Ce n’est donc pas fini entre Kinshasa et Kigali. Le cantonnement des rebelles M23 semble bloquer le processus de médiation pour la paix les deux voisins sous les auspices de l’Angola.
En effet, cette décision prise au cours du 21e sommet de l’EAC a souffert de son application, car les experts ont proposé Rumangabo comme lieu de pré- cantonnement et le site de cantonnement au Maniema. Ils ont soutenu ce changement de lieu pour éviter de raviver la panique dans le chef de la population locale hostile à la présence des M23 dans la cité de Kitshanga où ils ont commis plusieurs exactions. Et depuis, le président de l’Angola Joao Lourenco et le président du Kenya William Ruto ont toujours insisté sur le cantonnement comme seule issue dans cette crise qui plombe l’Est de la RDC. Chez son homologue kenyan à la State House à Nairobi, le 21 octobre 2023, Joao Lourenco a appelé au respect de ce protocole d’accord.
«Nous avons fait de grands progrès ensemble, tant dans le processus de Luanda que dans celui de Nairobi, nous avons fait de bons progrès ensemble, mais nous avons stagné sur un point : nous avons besoin que le cantonnement du M23 soit réalisé»,a déclaré Joao Lourenco.
Au sein de l’agora socio-politique congolaise, l’option du cantonnement des rebelles M23 dans une des villes du pays au Nord-Kivu ou au Maniema ne fait pas l’unanimité. Le diagnostic du Secrétaire Permanent Adjoint du PPRD, Ferdinand Kambere Kalumbi, est sans appel.
«Comme pour Tshisekedi, les présidents Angolais et Kenyan croient que les congolais sont bêtes avec ce pseudo- cantonnement du M23 au Congo », a réagi Ferdinand Kambere en guerre ouverte contre la prise de terre de nos ancêtres.«Ont-ils de terre d’origine au Congo ? », a-t-il questionné.
Pour ce grand notable de l’espace Grand Kivu, le régime rwando- ougandais se sert de ce « nouvel alibi » pour déverser son armée, qui va s’occuper à massacrer les paisibles citoyens et continuer à faire main basse sur les ressources minières et autres richesses du pays tant convoitées par les multinationales à la base de l’insécurité et de l’instabilité de la région.
La question relative au cantonnement des M23 est ce qui explique la reprise des combats dans cette partie de la RDC, obligeant plus de 80 000 personnes à quitter leurs habitations depuis le 1er octobre, selon l’ONU.
Par Gédéon ATIBU