L’idée n’est pas du tout mauvaise : un nouveau chantier colossal pourrait commencer, si l’on a vraiment la volonté, pour doter la République Démocratique du Congo (RDC) d’une nouvelle capitale, alors que Kinshasa s’enfonce dans le problème d’urbanisation.
Bien d’autres pays avant elle ont opéré ce choix de délocaliser le centre du pouvoir. Echapper à l’urbanisation galopante, déplacer une partie de l’activité économique, échapper aux risques de submersion liés au réchauffement climatique, effacer la domination d’un groupe ethnique, renouer avec le passé… les motivations sont multiples.
Kinshasa ne fait plus bonne affaire. Victime de la surpopulation, de la congestion du trafic et de la pollution, la métropole d’environ 12 millions d’habitants, la plus peuplée d’Afrique Centrale , est confrontée à un problème d’urbanisation.
L’idée en l’air depuis plusieurs années est du professeur des Universités Bernard Lututala. A en croire le Recteur honoraire de l’Université de Kinshasa, il serait important de délocaliser à la longue une partie de la ville de Kinshasa.
« Et si on delocalisait une partie de la ville de Kinshasa, celle qui abrite les institutions politico-administratives ?», s’interroge cette élite, qui veut que l’on s’inspire de certains pays qui ont déjà changé de capitale à l’instar du Nigeria.
On croit souvent que c’est Lagos, mais en fait, depuis 1991, il s’agit d’Abuja. Lagos avait obtenu ce statut sous le protectorat britannique, en 1914. Mais comme cette dernière est dominée par les Yorubas, un des trois principaux groupes ethniques du pays, les autorités ont cherché, dans les années 1970, une localisation plus neutre, au centre du pays. Naît alors Abuja, dont les rues arborées et aérées contrastent avec celles de Lagos, qui étouffe sous l’expansion urbaine. Il y a aussi la Côte d’Ivoire qui a délocalisé sa capitale politique vers Abidjan en lieu et place de Yamoussoukro, etc. L’objectif principal est de permettre à « reconstruire et reurbaniser la ville de Kinshasa.»
Gédéon ATIBU