La lutte contre les kuluna dans la province de Kinshasa n’a pas encore réussi à éradiquer complètement ce phénomène, et les policiers chargés de cette mission semblent dépasser les limites réglementaires.
Au cours l’opération Panthère menée le vendredi 3 mai dernier dans l’avenue Ezo à Yolo Sud dans la commune de Kalamu, une femme dont le fils avait été violemment arrêté par les forces de l’ordre devant sa maison a été tuée à bout portant par ces mêmes éléments, qui ont ensuite éliminé son fils Sarif Ismael Mukeba Tshilomba.
Des témoins présents sur les lieux ont rapporté que les agents de l’opération Panthère ont appréhendé ce jeune homme, soupçonné de faire partie du groupe de kuluna responsable de l’insécurité dans ce quartier de la capitale. Sa mère, Francine Ntumba Kankonde, a tenté de s’opposer à son arrestation, affirmant que son fils n’était pas impliqué dans de telles activités. C’est alors qu’en suivant la voiture de police, elle a été abattue.
La victime, touchée par plusieurs balles, est tombée au sol, causant une profonde tristesse et un sentiment d’impuissance parmi les habitants qui se sentent désemparés face à l’opération Panthère censée mettre fin à l’insécurité urbaine mais qui semble également affecter des citoyens pacifiques.
Ce double meurtre, loin d’être qualifié de bavure policière, est considéré comme un acte de violence d’État perpétré contre une famille.
Cette situation tragique soulève des interrogations sur les mesures prises pour empêcher les abus et les dérapages liés à cette mission. Enfin, on se demande si l’opération Panthère constitue une réponse efficace pour combattre le phénomène des kuluna. A vous de juger.
Gédéon ATIBU