Le 11 mars 2025, Lubumbashi a accueilli la 6ème édition de la foire des femmes de médias, un événement marquant qui a réuni des journalistes hommes et femmes, des représentants autorités provinciales : ministères provinciales du genre, éducation et de la vice présidente de l’assemblée provinciale du haut -katanga et de représentants de la société civile ( confession religieuse ONG de défense des droits de la femme) , autour d’une thématique cruciale » les violences symboliques »
Parmi les intervenants au cours des différents pannels organisés, Anto Mulanga, journaliste et experte en genre et inclusion, a partagé des réflexions essentielles sur ce sujet.
Dans son intervention, elle a structuré son message autour de quatre points clés. Elle a d’abord défini la violence symbolique comme une forme de domination invisible, souvent intériorisée, qui se manifeste à travers le langage et les normes sociales. Contrairement aux violences physiques, celles-ci passent souvent inaperçues, ancrées dans nos habitudes culturelles et médiatiques.
Poursuivant son intervention, Anto Mulanga a identifié plusieurs rubriques où ces violences se manifestent fréquemment dans les médias. Les stéréotypes de genre, le langage sexiste et la banalisation de la violence sont autant d’exemples qui enferment les femmes dans des rôles subalternes. Par exemple, les reportages sur des féminicides sont souvent présentés comme des « drames conjugaux », minimisant ainsi la gravité de ces actes.
Cette experte en genre a souligné le rôle crucial des journalistes dans la dénonciation de ces violences. « Les médias ne sont pas seulement des reflets de la société, ils participent à sa construction », a-t-elle affirmé, en encourageant un journalisme responsable qui évite le sensationnel et qui met l’accent sur les responsabilités des auteurs plutôt que sur le comportement des victimes.
Elle a en outre proposé des pistes de solutions pour un traitement pertinent des violences symboliques. Cela inclut le choix des mots, la diversification des sources et la mise en lumière des statistiques sur la violence à l’égard des femmes. « Traitez les questions de violences contre les femmes non pas comme des faits divers, mais comme un grave problème de notre société », a-t-elle insisté.
Les femmes journalistes ont un rôle fondamental à jouer dans la lutte contre les violences symboliques. En devenant des actrices du changement, elles peuvent influencer les mentalités et contribuer à une société plus juste et égalitaire. Comme l’a souligné Mulanga, « les journalistes ont un pouvoir énorme dans cette lutte pour influencer les mentalités et même les politiques publiques ». C’est un appel à l’action pour tous les professionnels des médias, afin de faire entendre la voix des femmes et de dénoncer les injustices qui persistent dans notre société.
Ruth Kutemba/ Lubumbashi