Leur rendre la dignité en mettant fin aux abus sexuels dont sont victimes les déplacées de guerre du site de Kanyaruchinya dans le territoire de Nyiragongo (Nord-Kivu) est l’objectif que s’est assigné Youth For Reproductive Health (YARH) qui continue dans sa quête de sensibiliser les hommes et les femmes à l’éducation civique et morale lors de son baraza communautaire.
Ce mardi 13 juin, les Mashujaa ont réuni les filles de 18 à 24 ans pour échanger sur «les Droits et Santé Sexuels et Reproductifs» (DSSR) et l’accès à l’avortement sécurisé.
Dans un climat de convivialité, les jeunes filles ont dénoncé les inégalités et abus auxquels elles sont confrontées dans le camp, notamment par manque d’autonomie et de moyens de survie.
Sarah âgée de 19 ans a témoigné que pour survivre, avoir l’accès au jeton, elle est toujours obligée de coucher avec son chef, une situation alarmante, qui grâce à l’approche de la Masculinité Positive utilisée dans le Baraza, est en train d’être bravée à travers l’engagement des hommes et garçons.
Pas besoin pour cette organisation des jeunes qui vise à promouvoir la Santé Sexuelle et Reproductive, les droits et le bien-être des adolescents et des jeunes congolais de lâcher prise tant que les inégalités et autres abus persisteront.
Il sied de souligner que la guerre que mène la rébellion du M23 a causé le déplacement de plus de 600 000 personnes depuis mars 2022 dans le Petit Nord de la province. La plupart de ces déplacés sont cantonnés autour de la ville de Goma.
Par Gédéon ATIBU