La campagne électorale en cours en République démocratique du Congo révèle des déséquilibres importants entre les candidats à la présidentielle du 20 décembre 2023.
A deux semaines de la fin de la campagne électorale, Félix Tshisekedi et l’opposant Moïse Katumbi sont en tête du peloton. Le chef de l’État congolais et l’ex- gouverneur de la riche province minière du Katanga distancent tous leurs concurrents à cette magistrature suprême par leur réseau relationnel élargi, leurs offre politique et popularité qui font que l’unanimité se dégage autour de leurs profils.
En effet, le sondage réalisé par nos équipes place sans débat l’ex- gouverneur du Katanga et le candidat du pouvoir en tête des intentions de vote par le peuple congolais.
Faudra-t-il s’inquiéter du non ralliement de Denis Mukwege à la candidature de Katumbi ?
Aucune raison de s’en douter, car le danger vient d’être écarté par Delly Sesanga, le dernier candidat président, du moins pour l’instant, à rejoindre Moïse Katumbi qui fait office désormais de candidat unique de l’opposition. Mais en face de lui, le Dr. Denis Mukwege persiste dans sa démarche et vision salvatrice de réparer le Congo. La candidature du Prix Nobel de la Paix 2018 semblait susciter beaucoup d’enthousiasme au début avant de voir l’intérêt et l’espoir qu’il incarnait partir en fumée en un rien de temps. Et s’il faut s’en tenir à la masse électorale ainsi qu’à la mobilisation sur terrain, le candidat n°15 est battu à plate couture par ses paires de l’opposition à l’instar de Moïse Katumbi et Martin Fayulu, qui sont portés en triomphe partout où ils passent pour battre campagne alors que c’est mou comme une chiffe chez Denis Mukwege.
«L’homme est ainsi confronté à la dure réalité des enjeux politiques tropicaux. Le prestigieux Prix Nobel a été troqué, vandalisé. Le peuple en voulait coe une autorité morale. Il ne fait que descendre ds l’abîme impitoyable et féroce du terrain inconnu. Pourtant il était prévenu », a réagi le Président du Parti politique « Congo Positif », Dieudonné Nkishi Kazadi.
Mukwege et Fayulu, le trouble-fête
C’est là que tout va se jouer. Dans une posture d’inconstance dont il s’est rendu coupable ces derniers jours, Martin Fayulu s’est lancé dans la reconquête de la légitimité volée en 2018 au profit de Félix Tshisekedi. Bien que le proprio de Faden House soit en chute libre, il n’est pas très loin de remporter la victoire finale à la prochaine présidentielle. Il fait justement partie des favoris qui risquent de compliquer des calculs électoraux au président du TP Mazembe.
En ce qui concerne Mukwege, lui qui n’a que de l’encrage sociologique au Sud-Kivu, aurait été une icône nationale si les rumeurs selon lesquelles il serait le candidat des étrangers, mieux un candidat qui allait introduire la notion de genre en RDC, n’avaient pas inondé l’agora socio-politique congolaise.
Entre-temps, les principaux candidats à la présidentielle poursuivent la campagne électorale à travers le pays. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) rassure, pour sa part, la tenue des élections à la date prévue, malgré les inquiétudes techniques liées notamment au déploiement des matériels de vote dans le délai, exprimées par certains observateurs.
Par Gédéon ATIBU