Les chefs coutumiers membres de l’Association nationale des autorités traditionnelles du Congo (ANATC) et quelques chefs religieux ont pris un acte d’engagement pour abolir les amendes et certaines us et coutumes rétrogrades envers les femmes en République Démocratique du Congo.
Ils ont réaffirmé leur engagement à Lubumbashi, chef-lieu du Haut-Katanga, après deux journées de formation et une journée des travaux en carrefour, grâce à l’appui du Fonds des Nations-Unies pour la Population (UNFPA). Cela dans le cadre du forum National Traditions et Religions tenu du 03 au 04 novembre 2022 à Pullman hotel Karavia pour mettre fin aux violences basées sur le genre (VBG).
Ladite cérémonie a connu la présence des autorités nationales, provinciales, de la représentation de l’UNFPA en RDC et autres agences du système des Nations-Unies.
«Nous représentants des autorités coutumières et leaders religieux de la RDC, réaffirmons notre engagement à protéger et à promouvoir les droits des femmes et des filles dans toutes les provinces. Conscients des risques auxquels sont exposées les femmes et filles suite au recours à certaines us et coutumes ainsi qu’à certaines pratiques religieuses néfastes contraires au principe d’égalité des sexes entre les hommes et les femmes ainsi que les instruments juridiques nationaux et internationaux… Abolir toutes les coutumes relatives entre le mariage d’enfant, la discrimination envers les survivantes des violences sexuelles, deni des ressources, non accès à la terre. Il en est de même pour les pratiques religieuses néfastes», a lu le Sécretaire général de l’ANATC, Sa Majesté Ekanga, à travers une déclaration signée par plus de 100 autorités coutumières.
Pour sa part, la directrice régionale du Fonds des Nations-Unies pour la Population en République Démocratique du Congo, très élogieuse vis-à-vis des toutes les parties prenantes, explique que ce geste vient laver la terre de la RDC déchirée par les conflits communautaires.
« Nous sommes fiers de faire voir au monde entier combien la culture de la RDC est importante et surtout fiers de pouvoir montrer que la RDC a un rôle à jouer », a-t-elle déclaré.
Motif de joie pour la directrice-pays de l’organisation Femme Main dans la Main pour le Développement Intégral (FMMDI), Nathalie Kambala, qui estime que c’est important d’associer désormais les chefs coutumiers et leaders religieux dans la lutte contre les violences sexuelles et celles basées sur le genre.
« Il y a eu un grand temps où on avait mis de coté les chefs coutumiers et les leaders religieux dans les questions qui ont des aspects liés au genre. Nous sommes dans une diversité des coutumes et c’était difficile de réunir toutes les cultures ensemble. Voilà pourquoi c’est important aujourd’hui d’associer tout le monde à une lutte d’union pour combattre ces pratiques néfastes et dégradantes auprès des femmes et des jeunes filles », a réagi Nathalie Kambala Luse.
Le gouvernement Sama Lukonde, représenté par le gouverneur Jacques Kyabula Katwe, a promis son accompagnement pour l’application des résolutions de ces assises.
La RDC est secouée par les conflits intercommunautaires. D’après plusieurs organisations de défense des droits de l’homme, durant des atrocités, les femmes et filles sont les principales victimes à cause des viols.
Il convient de noter qu’environ plus de 250 personnes ont été conviées à ce forum dont 150 leaders traditionnels et religieux, acteurs et autorités.
Jean Claude Shamois/Radio de la Femme