Les femmes rurales appellent le gouvernement congolais à renforcer son appui technique et logistique, à travers Nanouche Ngalula, coordinatrice provinciale de la plateforme Appui aux projets des actions sociales (APAS) et directrice provinciale de l’Agence congolaise de presse au Kasaï.
Dans une interview accordée vendredi 17 octobre à la radiodelafemme.net, Nanouche Ngalula a salué la reconnaissance mondiale du rôle des femmes rurales, tout en soulignant que cette reconnaissance reste largement symbolique si elle n’est pas accompagnée d’un soutien concret.
« Les femmes du Kasaï travaillent sans relâche pour nourrir leurs familles, mais elles le font avec des moyens dérisoires », explique-t-elle.
Selon elle, la plupart des productrices agricoles exercent encore de façon artisanale, faute d’équipements modernes et d’accès à un financement adéquat.
« Nous disposons de vastes espaces cultivables, mais il nous manque des outils, des tracteurs, et surtout un encadrement technique durable », plaide-t-elle.
Cette actrice reconnaît les efforts du gouvernement, notamment dans la distribution des semences et intrants agricoles, mais elle estime que ces initiatives restent insuffisantes pour répondre aux besoins réels du terrain.
« Nous plaidons pour que l’État nous dote d’au moins 100 tracteurs destinés aux structures féminines agricoles du Kasaï. Ce serait un geste fort pour renforcer la production locale », ajoute-t-elle.
Elle alerte également sur le coût élevé de la location des machines agricoles, souvent inaccessible pour la majorité des femmes rurales. « Louer un tracteur à 80 dollars, sans compter le carburant, c’est tout simplement impossible pour une petite productrice », déplore-t-elle.
Pour cette experte agricole, l’autonomisation des femmes rurales passe par un investissement massif dans le matériel, la formation et le financement agricole. Elle invite enfin ses consœurs à garder espoir et à poursuivre leurs efforts malgré les difficultés.
La Journée internationale de la femme rurale, célébrée chaque 15 octobre, reste une occasion de rappeler l’importance de ces femmes dans la lutte contre la faim et pour le développement durable de la République démocratique du Congo.
Adonis Mbuyi /Tshikapa
