Dans la ville de Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo, les femmes occupent une place primordiale au sein des familles. Elles font preuve d’initiative pour subvenir aux besoins du foyer et couvrir les dépenses de la maison, quel qu’en soit le coût.
Ida Bodjenga, âgée de plus de cinquante ans, veuve depuis 2011 et mère de 8 enfants, vit de son métier de couture. Après la disparition de son mari, la couture est devenue une source de revenus essentielle pour elle, lui permettant de scolariser ses enfants.
Trouvée en son lieu de travail par notre reporter, Bodjenga témoigne de son parcours, soulignant les avantages de son métier.
«La couture m’a permis à subvenir aux besoins de ma famille depuis la mort de mon mari, malgré les hauts et les bas liés à cette activité. Une année avant la mort de mon mari, je lui ai demandé la permission d’apprendre la couture et il a accepté comme s’il savait sa mort. Et c’est l’unique chose que j’ai apprise de son vivant mais qui aide en son absence. Mon mari est mort en 2011 et m’a laissé avec 8 enfants. Je continue à scolariser mes enfants, et l’un va finir en médecine cette année et deux autres sont déjà des licenciés. Je ne manque jamais à manger et je ne mendie pas avec les enfants grâce à la couture.», relate-t-elle.
Ida Bodjenga rencontre toutefois des difficultés dans l’exercice de son métier entre elle et ses clients, mais cela ne l’empêche pas de continuer car ayant un objectif, d’assurer la prise en charge de sa famille.
«C’est vrai que les clients il y a pas chaque jour et d’autres nous causent des problèmes vu que les comportements se différencient. Mais nous essayons à chaque fois de régler les choses pour être en bon terme avec tout le monde», fait-elle remarquer.
Dans son environnement, Bodjenga est une femme modèle et de référence pour plusieurs femmes couturières comme elle. C’est le cas de Micheline Siboko, qui dit être source d’inspiration pour plusieurs.
«Je suis couturiere dans cette avenue depuis 2012. Et j’ai vu comment cette veuve qui confectionnait à la cité est venue dans cette avenue. Aujourd’hui elle est très bien que quand elle est venue.», témoigne cette couturière.
C’est pourquoi, Madame Bodjenga appelle les autres femmes à suivre ses dans la couture, afin de subvenir à leurs besoins au lieu d’attendre des emplois qui n’arrivent rarement dans cette partie de la RDC.
Blanche Abossali