Un mémorandum présentant les exigences des jeunes femmes concernant l’hygiène menstruelle a été remis au ministre du genre, de la famille et de l’enfance lors d’une cérémonie organisée pour la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle à Gombe, au nord de Kinshasa, en République démocratique du Congo.
« Nous sommes venus en ce jour pour commémorer la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle, et avons également saisi l’occasion pour lancer un appel à l’action pour les différentes parties prenantes sur l’urgence d’intervenir sur les questions liées à l’hygiène menstruelle, qui devient de plus en plus un problème de santé publique. Étant donné que très peu de femmes ont accès aux produits d’hygiène menstruelle, ce qui met en danger leur santé et les expose à diverses infections sexuellement transmissibles. Les autorités ont été réceptives, car cela correspond à leur vision, mais nous allons continuer les actions sur le terrain pour impliquer plusieurs parties prenantes, car il y a également le ministère de l’Économie qui doit intervenir », a déclaré Dorcas Bwalelo, présidente du groupe des jeunes femmes leaders du réseau des femmes africaines.
Ce document a été défendu par Wanita Saleeby Océane, représentante des jeunes au sein du réseau africain des femmes leaders, en tant que porte-parole des jeunes femmes leaders.
Conscientes de cette problématique, les organisations de la société civile réunies le 24 mai 2024 ont réfléchi à garantir les droits des femmes en matière d’hygiène menstruelle, avec le soutien financier de l’ONG Femme. Elles ont recommandé au gouvernement de « réguler la santé menstruelle pour assurer un accès gratuit et digne à des installations sanitaires et à une protection menstruelle saine et écologique » à un coût abordable.
Elle a également suggèré : « Inclure les produits d’hygiène menstruelle dans la liste des produits de première nécessité, exiger des fabricants de serviettes hygiéniques réutilisables ou non de mentionner les informations nécessaires sur l’emballage, et mettre en place des points de distribution gratuits dans les écoles, les universités et les lieux de déplacement.»
Pour M. Sakina Binti Selemani, directeur de cabinet adjoint du ministre du genre, de la famille et de l’enfance, l’hygiène menstruelle est un droit fondamental dont il est essentiel de discuter avec les femmes et les jeunes filles.
L’hygiène menstruelle non assurée est un véritable frein à l’épanouissement de la femme et de la jeune fille. Selon les enquêtes menées en 2018 et 2021, il est clair que de nombreuses femmes et jeunes filles en République démocratique du Congo n’ont pas accès à des produits ni aux installations hygiéniques appropriées. Elles gèrent cette période dans des conditions insalubres.
Alors que les femmes et les jeunes filles en milieu urbain peuvent être informées sur la conduite et l’importance de l’hygiène menstruelle grâce à leur accès à l’informatique, la situation des femmes rurales et celles déplacées par les guerres est préoccupante.
Ces constats ont été faits à l’occasion de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle, célébrée chaque année le 28 mai pour sensibiliser à l’importance d’une bonne gestion de l’hygiène menstruelle à l’échelle mondiale. Le thème de cette année était «Un monde respectueux des règles».
Niclette Mbuyu