Célébrée dans le monde entier le 11 octobre de chaque année, la journée internationale de la jeune fille a vécu ce vendredi dans la ville de Tshikapa au Kasaï. C’était l’occasion pour les jeunes filles de la province du Kasaï de dépeindre plusieurs difficultés auxquelles elles font face.
Devant les autorités provinciales et la ministre nationale de la jeunesse et éveil patriotique, d’un ton calme, ces jeunes filles à travers leurs représentantes ont plus évoqué les mauvaises conditions dans leur vie quotidienne.
«Par manque de moyens financiers, les parents préfèrent donner en mariage leur fille en âge de scolarisation, les parents renvoient leurs filles de la maison familiale dès qu’elles sont enceintes, elles vont passer de maison en maison cherchant un abri confortable. Ces jeunes filles mères sont abandonnées à leur triste sort et obligées de se prendre en charge, elles se sentent dans la contrainte de s’adonner à la prostitution pour subvenir à leurs besoins et ceux de leurs enfants, elles n’ont plus la possibilité de reprendre les études car les parents ont décliné leur responsabilité», a déploré la représente des filles du Kasaï.
Et de poursuivre :
«Dans notre province du kasaï, les filles mères sont là risée de tout le monde, et même si elles se décident de reprendre le chemin de l’école, il leur faut vraiment du courage, car c’est là qu’elles sont dénigrées et marginalisées par leurs condisciples»
Ces jeunes filles ont également dénoncé le musellement dont sont victimes les femmes sur le plan professionnel, une pratique selon elles qui a pour cause la coutume.
«Que la matière à la vie soit introduite dans le système éducatif congolais, que les filles pour en général et en particulier les filles mères ne soient plus chassées de leur toit paternel car cela engendre plusieurs déviations dont la prostitution et l’analphabétisme, que le code de la famille soit respecté en ce qui concerne l’âge exacte du mariage pour la fille, que les parents négligents soient sévèrement punis par la loi», a
Ces filles ont émis le vœu de voir la patronne de la jeunesse soumettre ce dossier au gouvernement national.
La ministre Noëlla Ayeganagato a dans son speech expliqué que cette célébration revêt une importance particulière compte tenu des défis majeurs en matière des droits des filles et pratiques néfastes profondément ancrées dans les mœurs telles que le mariage précoce, les grossesses précoces et l’abandon scolaire.
Moïse Adonis Mbuyi / Tshikapa