L’histoire constitutionnelle de la République Démocratique du Congo (RDC) est marquée par une tension constante entre les ambitions affichées d’un État moderne et souverain, et les logiques de gouvernance héritées du passé colonial et postcolonial.
Partant de cette problématique, cet article propose une lecture critique de la Constitution du 18 février 2006, en interrogeant la manière dont l’État y est conceptualisé, organisé et mis en œuvre.
L’hypothèse défendue est que cette Constitution, bien qu’elle proclame des principes démocratiques et unitaires, reconduit en réalité une dynamique de « l’État-gâteau » : un modèle étatique où le pouvoir est distribué comme un bien à consommer, et non exercé comme une mission de service public.
À travers une analyse politique, juridique et historique, l’étude met en évidence trois formes de cette logique — l’État-partage, l’État-faible et l’État-fête — qui affaiblissent la capacité de l’État congolais à assurer sa fonction régulatrice.