L’Est de la République démocratique du Congo est de nouveau mis à feu à sang par les miliciens de CODECO qui ont attaqué et endeuillé plus de 40 familles dans le territoire de Mahagi en province de l’Ituri dans la nuit du dimanche 11 au lundi 12 juin 2023.
Fervent défenseur des droits de l’homme et de la cause féministe, le Docteur Denis Mukwege a condamné la passivité des autorités établies et le silence coupable de la communauté internationale qui peinent à agir pour mettre une croix à cette situation qui secoue de plein fouet l’Est du pays, et ce malgré l’état de siège instauré depuis mai 2021 dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
«Malgré l’état de siège, déjà renouvelé 48 fois, des femmes et des enfants sont victimes d’atrocités dans l’indifférence de nos autorités et de la communauté internationale, au mépris des principes de base des droits de l’homme», a déploré le Dr. Mukwege à travers un message mis en ligne.
Horrifié par l’ampleur du bilan humain voire matériel, «l’homme qui répare les femmes» croit dur comme fer que la solution à ce problème passera par «la justice tant rétributive que réparatrice.»
Âgé de 68 ans, le Prix Nobel de la paix 2018 exhorte les dirigeants à tout mettre en oeuvre pour protéger les populations civiles présentes dans des zones où l’activisme des groupes armés est permanent.
«Nous appelons les FARDC et la MONUSCO à protéger les civils en général et les personnes déplacées en particulier, et la justice congolaise et internationale à mener des enquêtes et des poursuites pour établir les responsabilités et mettre fin à la culture de l’impunité», a-t-il souligné.
L’Est du pays étant instable, les femmes et les enfants sont généralement des personnes qui payent le lourd tribut.
Violées, mutilées, soumises aux corvées, les femmes de l’Ituri, du Nord-Kivu et de toute la partie Est du pays ne jurent que par le retour de la paix dans des régions qu’elles ont parfois dû quitter pour aller vers d’inconnues régions ou zones, qui échappent aux groupes armés où elles vivent des conditions humanitaires effroyables.
Par Gédéon ATIBU/ Radio de la femme