La question d’insécurité dans l’Est de la République Démocratique du Congo a été au centre d’une interview que le président de la Commission de l’Union africaine a accordée au Magazine Jeune Afrique, le week-end dernier.
Intervenant sur ce média panafricain, le Tchadien Moussa Faki Mahamat a clairement indiqué que la crise sécuritaire qui plombe la partie orientale de la RDC est la conséquences de la guerre par procuration dont le pays est victime depuis près de 30 ans.
Les multinationales et autres tireurs de ficelles passent par le Rwanda et l’Ouganda pour parvenir à leur mission de pillage et d’exploitation des ressources naturelles à foison dont dispose ce grand pays d’Afrique francophone au coeur de l’Afrique.
L’Est de la RDC connaît des problèmes depuis plus de deux décennies. La présence d’une multitude de groupes armés, de forces négatives. Le Rwanda dit que les FDLR, les génocidaires et tout ce qui en reste, sont au Congo que certains seraient même intégrés dans les forces nationales. Le Congo, de son côté, dit qu’il y a un appui direct du Rwanda au profit du M23. C’est l’exemple type de qu’on appelle le proxy- war ou guerre par procuration », a expliqué Moussa Faki Mahamat au micro de Jeune Afrique.
A ce propos , le Président de la Commission de l’Union Africaine s’est réservé le droit de prendre position sur cette question au regard de son statut de médiateur de ce conflit. Il se dit plutôt engagé aux côtés de ses pairs africains pour parvenir à une résolution pacifique du conflit qui oppose la RDC au Rwanda voisin.
L’un des problèmes qui se posent est que le gouvernement de la RDC refuse de négocier avec le M23. Il le considère comme un mouvement terroriste. Et ça, c’est un problème qui est en train d’être géré par le processus de Nairobi. Je sais que la communauté internationale et les autres pays prennent des positions, mais nous en tant que médiateur sur cette question, pour nous l’essentiel est de trouver des voies et moyens pour pouvoir trouver des solutions à cette crise qui n’a que trop duré », a-t-il poursuivi.
La présence du M23 et de ses supplétifs représentent une menace pour le pays de Mzée L.D. Kabila, qui n’est pas sur le point d’être écartée pour le moment malgré tous les processus de paix auxquels les dirigeants rwandais et congolais ont participé depuis la renaissance du M23 en 2021.
Il sied de souligner que les rebelles du M23 restent actifs et visibles dans les cités et localités conquises continuant à semer la mort et la désolation au sein des populations civiles abandonnées à leur triste sort sans qu’aucune action de grande envergure ne soit menée contre les ennemis de la balkanisation et de l’intégrité territoriale.
Par Gédéon ATIBU