Selon l’économiste ghanéen George Ayittey, la démocratie occidentale n’est pas adaptée à l’Afrique et 100% des guerres civiles ont une origine politique. Pourquoi ?
En réalité, la démocratie sous une autre forme fait partie intégrante de la culture africaine.
Les Européens qui ont envahi l’Afrique ont rencontré des royaumes démocratiques qu’ils ont d’abord dû détruire avant que leur projet de colonisation puisse aboutir.
Ayittey explique qu’il y a deux formes de démocratie : par vote majoritaire (modèle occidental) et par consensus.
La première est rapide et efficace, mais ignore les positions minoritaires ; la seconde prend en compte toutes les opinions, mais est plus lente.
De nombreuses sociétés africaines traditionnelles prennent leurs décisions par consensus, comme les Ashanti du Ghana, les Igbo du Nigéria ou les Xhosa et les Zoulous d’Afrique du Sud.
Malheureusement, l’Afrique a adopté la démocratie occidentale sans valoriser ses traditions
Le modèle occidental permet à un leader élu d’utiliser le pouvoir et l’État pour favoriser les intérêts économiques de son groupe ethnique, excluant les autres.
Exemples : Kenyatta et les Gikuyu au Kenya, Biya et les Beti au Cameroun, Eyadema et les Kabye au Togo.
Dans la culture africaine, l’unité économique et sociale de base est la famille élargie, tandis qu’en Occident, c’est l’individu.
Ayittey propose un modèle démocratique africain propre, basé sur le choix des leaders par groupes et sur la prise de décision par consensus.Ce modèle favoriserait l’inclusion, la représentativité et la cohésion sociale en Afrique, tout en respectant les traditions et l’identité culturelle du continent.
Peut-être est-il temps pour l’Afrique d’explorer de nouvelles voies démocratiques adaptées à ses réalités.
Par la Radio de la femme