Le travail de coiffure homme intéresse de plus en plus certaines filles du Nord-Kivu. C’est le cas de Anita Kavughe, 26 ans. Elle pratique ce métier depuis 2012. Cette femme fille célibataire ne compte pas baisser les bras malgré la stigmatisation dont elle est victime de certains curieux.
Dans une interview nous accordée, cette jeune fille note que c’est depuis 2012 qu’elle a intégré un salon de coiffure pour apprendre. Trois ans après, elle s’est décidée d’ouvrir son propre salon.
Anita Kavughe fait savoir qu’elle avait été motivée par le fait que beaucoup de filles s’y intéressent moins.
« J’avais appris à coiffer parce que je voulais me différencier des autres femmes. J’avais vu que c’est la coiffure homme qui peut être rentable parce que beaucoup de femmes s’y intéressent moins. C’est comme ça que je me suis lancée dans la coiffure homme », a-t-elle expliqué.
Le satisfecit des clients
Vindu Musati Clovis, est l’un des hommes qui se font régulièrement coiffer par Anita Kavughe. Il affirme que celle-ci a toujours bien fait son travail de « coiffeur homme ».
« Anita m’a déjà coiffé vraiment. C’est encourageant. C’est une fille talentueuse. Elle respecte son boulot. Elle n’a pas honte du boulot qu’elle effectue », a-t-il témoigné.
Malgré les bonnes appréciations des uns et des autres, cette coiffeuse Anita Kavughe explique qu’elle est, des fois, négligée par d’autres clients lors de l’exercice de son métier.
« Par le simple fait d’être une fille, certains clients rentrent directement sans se faire coiffer », s’est-elle désolée.
La coiffure « homme » pour éviter la dépendance
En dépit de cette difficulté et tant d’autres, Anita Kavughe ne baisse pas les bras. Cette coiffeuse professionnelle poursuit que son travail lui permet de subvenir à tous ses besoins et quelque fois à ceux de sa famille.
Dans cette perspective, elle appelle les jeunes filles à apprendre davantage des métiers pour éviter la dépendance totale.
« Que toutes les filles qui n’ont pas de travail viennent apprendre le métier. Quémander par-ci par-là engendre beaucoup de choses. Vivre sans être capable de se trouver même 500 FC ce n’est pas bon. Qu’elles viennent vraiment apprendre », a-t-elle exhorté.
Il convient de signaler par ailleurs que Anita Kavughe exerce son travail sur la rue Kinshasa tout près de la porte de sortie de l’hôpital de Matanda, en ville de Butembo, au Nord-Kivu.
Par Charles Mapinduzi