La mission onusienne en République démocratique du Congo ainsi que les chancelleries accréditées au pays sont sur le banc des accusés pour leur passivité face à la situation politico-sécuritaire que traversent les Congolais.
Ce message a été développé ce vendredi 21 juillet 2023 devant le bureau de la MONUSCO et de l’ambassade des États-Unis en RDC lors d’une manifestation spontanée enregistrée dans la capitale congolaise.
Plusieurs dizaines de femmes qui se sont rassemblées sur le lieu et qui réclamaient en premier la libération pure et simple des opposants Salomon Kalonda et Mike Mukebayi pour absence de griefs convaincants dans leurs dossiers judiciaires ont profité de la circonstance pour alerter la communauté internationale sur le danger que courent les citoyens congolais, que ce soit sur le plan sécuritaire ou encore politique.
Annie Atibu, qui a occasionnellement pris la parole, a rappelé le calvaire qui s’abat sur le pays, aussi bien dans la capitale où l’insécurité s’enracine de plus en plus, que dans d’autres provinces de l’est où les groupes armés pullulent. Elle regrette que l’ONU soit absente pour sauver les Congolais de ce désastre.
Sur le côté politique, les manifestants ont insisté sur la décrispation politique à ce temps où les élections approchent et que les camps politiques se regardent en vrais chemins de faience.
« Qu’on libère Salomon Kalonda, qu’on libère Mike Mukebayi, parce que leurs dossiers sont vides (…). Nous les femmes, nous sommes déterminées à aller très loin. La MONUSCO n’a pas réagi à notre mémorandum, à notre premier sit-in. Si la MONUSCO ne fait pas usage de bons offices pour mettre la population congolaise en sécurité, nous nous réservons le droit d’intenter une action en justice au niveau de la CPI contre la MONUSCO, contre toutes ces ambassades qui sont ici avec nous pour non assistance à un peuple en danger. On nous enlève, on nous tue, on vend nos organes (…) », dénonce-t-elle.
En République démocratique du Congo, particulièrement dans l’est, les Congolais sont hostiles aux casques bleus onusiens. Ces populations ont toujours dénoncé la non implication de cette force dans le retour de la paix, y compris les ambassadeurs des États amis. Une certaine opinion les suspecte d’ailleurs d’être complices dans la déstabilisation de la partie orientale du Congo.
Par Charles Mapinduzi