Il y aura élections en République démocratique du Congo ou il y en aura pas ? Les doutes et inquiétudes persistent à 4 jours de la convocation de l’électorat pour la présidentielle.
Devant les jeunes de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud- Kivu, le Docteur Denis Mukwege a dénoncé le processus électoral tel qu’enclenché par l’équipe Kadima depuis décembre 2022.
Très critique envers les cartes d’électeur dont les identifiants et photo s’effacent facilement, le Prix Nobel de la Paix 2018 s’est dit favorable à une révolution démocratique pour construire le pays.
« Quand on a des irrégularités de ce type et que nous ne sommes pas capables de nous indigner pour dire que la voie qui nous permet de faire notre choix est déjà biaisée, qu’est-ce que nous pouvons espérer ? Je pense qu’aujourd’hui la grande indignation serait que tous ceux qui ont leurs cartes d’électeurs effacées manifestent pour dire : si vous avez payé de mauvaises cartes d’électeurs vous devez assumer la responsabilité. Mais si nous nous taisons et nous allons aux élections qui étaient préparées pour être fraudées, je dois vous dire : lisez l’histoire du Congo et vous verrez que, depuis 1885 à ce jour, les congolais n’ont jamais choisi leurs dirigeants », a dénoncé Denis Mukwege lors de sa conférence de presse de ce dimanche 27 août 2023.
En dépit des encourageants et des soutiens dont il jouit d’un peu presque partout, le gynécologue congolais est resté évasif quant à sa participation tant attendue à la prochaine présidentielle de décembre 2023, préférant prolonger et garder le suspense tout entier.
Le Réparateur des femmes victimes de violences sexuelles dans l’Est du pays est persuadé qu’il faut un leadership fort et éclairé pour donner la possibilité à ce grand pays francophone au cœur de l’Afrique de pouvoir décoller 63 ans après son accession à la souveraineté nationale et internationale.
Rappelons que, dans son dernier chronogramme des activités, la CENI a retenu la date du 1er septembre pour la convocation de l’électorat pour la présidentielle de 2023. Pendant ce temps, l’opposition ne cesse de dénoncer un processus électoral émaillé de graves irrégularités, même si de son côté, la CENI réitére sa ferme volonté d’organiser les élections combinées, dans le délai constitutionnel, en date du 20 décembre 2023.
Par Gédéon ATIBU