A l’occasion de la journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes célébrée le 02 novembre de chaque année, un plaidoyer pour l’élévation des journalistes assassinés au rang des Martyrs de la liberté a été mené par l’Asociation Congolaise des Femmes de la Prese Écrite (ACOFEPE) en colaboration avec les asociations professionnelles des médias et l’association des familles des victimes de 22 journalistes assassinés en RDC entre 1994 et 2021.
« Nous avons répertorié les noms de 25 journalistes qui ont été assassinés entre 1994 et 2021 à cause de leur travail. C’est trop pour que nous continuons à dormir, à oublier nos confrères et consœurs morts en plein exercice de leur métier. Ils sont martyrs de la liberté de la presse au nom duquel nous nous sommes engagés », a déclaré Cyril Kileba, président du comité de pilotage du plaidoyer pour la reconnaissance des victimes de la liberté de presse.
L’argumentaire de ce plaidoyer a été présenté par Grâce Ngyke, fille d’un des journalistes assassiné. « Nous sommes ici pour honorer ces héros dans l’ombre. Nous rendons immortels ces combattants de la liberté de la presse. Notre plaidoyer vise la protection des journalistes et les poursuites judiciaires contre les criminels. Nous devons renforcer la solidarité entre les journalistes et les acteurs de la société civile. Nous espérons que les autorités soutiendront ce plaidoyer pour honorer la mémoire des journalistes assassinés »,a-t-elle déclaré.
Ce plaidoyer pour l’élévation des journalistes assassinés au rang des martyrs de liberté a été marqué par plusieurs autres interventions, notamment celle de Patrick Muyaya, ministre de la communication et des médias.
«Nous recevons donc ce plaidoyer, non pas seulement par ce qu’il faut le recevoir mais parce que comme vous, nous sommes engagés pour la manifestation de la vérité ou tout au moins pour nous rassurer que la mémoire de vos parents et autres confrères disparus soient toujours parmi nous. Depuis notre avènement à la tête de ce ministère, l’effort a toujours consisté à recréer les conditions pour exercer de manière professionnelle ce métier et aussi à l’entourer de protection d’usage, parce que la sécurité des journalistes est un impératif parce que c’est à travers vous que vit la démocratie», a-t-il affirmé.
Le ministre des droits humains, Fabrice Puela, également sur place, a pris la parole pour condamner les crimes dont les journalistes sont victimes. « Toute vie est vie. Les journalistes doivent être protégés. C’est une catégorie de personnes qui ont toujours contribué aux différents combats de libération de ce pays. Certains ont eu la vie sauve, mais d’autres ont payé de leur vie. On ne peut pas s’imaginer un pays sans journaliste, sans organe de presse. Ils sont des humains comme tous les autres, avec leurs défauts », a-t-il déclaré.
Il a ,par ailleurs, émis le vœu de voir le monument être érigé pour honorer la mémoire des tous les professionnels des médias morts par assassinat.
« Les vrais cimetières des êtres chers, c’est dans nos cœurs. Il faut que leurs noms reviennent toujours dans la mémoire collective, notamment à travers un mémorial. C’est dommage que nous n’avons pas de panthéon, mais le plus grand panthéon, c’est notre cœur », a-t-il ajouté.
Cette cérémonie d’hommage et de plaidoyer pour l’élévation des journalistes assassinés au rang des martyrs de liberté a également été marquée par une exposition de plusieurs chevaliers de la plume victimes de crimes commis par des personnes dont la plupart n’ont jamais été clairement identifiées ni jugées.
Par Niclette Mbuyu