Selon les prévisions de l’ONU, la population en Afrique subsaharienne devrait doubler d’ici 2050 pour atteindre 2,1 milliards d’habitants. Et à la fin du 21e siècle, elle sera d’à peu près 3,8 milliards d’individus, soit 40% de la population du monde.
Le sous-sol africain quant à lui va de plus en plus attirer les convoitises du monde tant il est vrai qu’il est devenu nécessaire et incontournable à qui veut créer une économie postmoderne et une industrialisation adaptée aux nouveaux besoins de l’ère post-énergie fossile.
Ceci expliquant cela, beaucoup de facteurs convergents voient se déplacer lentement mais sûrement le foyer des conflits en Ukraine et en Palestine vers l’Afrique. L’Africom américain, l’armée française, italienne et d’autres supplétifs de l’OTAN se sont déjà positionnés dans la plupart des sous-régions africaines; l’armée chinoise dans la Corne de l’Afrique; les forces spéciales ukrainiennes sont signalées massivement au Soudan tandis que les forces Wagner russes se sont déjà installées durablement dans au moins quatre pays africains. Bref, l’Afrique est en voie de se transformer en une poudrière, en un champ de bataille du monde comme l’Europe l’a été pendant quatre siècles. L’Afrique et le Moyen-Orient sont en train d’en prendre la relève mais, il reste vrai qu’en nombre de foyers de conflits, l’Afrique dépasse. Le continent noir devient progressivement le cratère du monde d’où peut exploser le volcan de la guerre mondiale.
L’ancien Secrétaire général de l’ONU, l’égyptien Boutros Boutros-Ghali avait vu juste quand dans son Traité des relations internationales post-bipolaires qui s’appelle L’Agenda pour la Paix , il y écrivait : Le principal facteur des conflits et des guerres dans le monde, c’est désormais l’injustice sociale mondiale. C’est-à-dire que le PIB par habitant et par an en Centrafrique est de 600$ tandis qu’au Luxembourg il est de 120.000$.
Dans un système mondialisé, un tel déséquilibre peut créer des tensions surtout lorsqu’il est aggravé par l’extrême visibilité où chacun voit ce qui se passe chez le voisin et accepte de moins en moins sa misère et sa fatalité. Tout ceci anime progressivement un principe dit principe de décomposition sociale en défaveur de certains États jugés faillis ou trop faibles.
C’est cet indicateur de base qui caractérise la Rd Congo d’aujourd’hui et dont les congolaises et les congolais peinent à mesurer l’impact direct sur leur propre destin. Ils peinent à se positionner, à savoir où ils sont et vers quelle bonne direction ils doivent s’orienter.
Le déficit de lecture des enjeux de géopolitique internationale, la pauvreté extrême des États voisins du Congo et, sur le plan intérieur , l’incurie des acteurs politiques et l’injustice grandissante entre congolais expose la RDC à devenir, à défaut de gâchette de l’Afrique, ce point de cratère de guerre en Afrique. Si rien n’est fait à ce scrutin de 2023, si aucun débat sérieux ne sera entamé durant cette campagne électorale pour crever l’abcès et mettre enfin en place une nouvelle politique et des bons animateurs, si aucune alternative politique ne sera levée durant ces élections pour restaurer la justice sociale et transitionnelle en RD Congo et sécuriser les frontières contre les voisins trop pauvres et voraces envers les richesses du Congo, alors les congolais auraient contribué à accélérer tout simplement le réchauffement du magma volcanique, son éruption incontrôlable et l’implosion totale de leur pays.
Par la Rédaction