Les congolais en général et les kinois en particulier étaient envahis par plusieurs sentiments à quelques heures de la publication officielle des résultats provisoires par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), ce dimanche 31 décembre 2023.
La crainte et l’incertitude étaient visibles sur les visages des habitants de la capitale. Craignant un potentiel désordre après la publication des résultats, plusieurs églises, à Kinshasa, ont annulé les nuits de réveillon du nouvel an et organisé leurs cultes dans la matinée de ce dimanche 31 décembre.
À l’église Béthel cité verte dans la commune de Selembao, la sécurité des fidèles compte plus que tout. Déborah Sedi, étudiante en sciences de l’environnement et fidèle de cette église, attendait ces résultats avec impatience mais reste quand même perplexe.
«J’ai fait mon choix le jour de l’élection et j’ai hâte d’entendre la réussite de mon candidat (…). C’est une chance que le culte soit la journée, car mes parents m’ont demandé de rentrer juste après le culte par peur des représailles des personnes lésées par le résultat, cela m’inquiète aussi», a-t-elle déclaré.
D’autres sont, par ailleurs, plus optimistes quant à l’atmosphère post-publication. « C’est sûr que plusieurs ne seront pas d’accord avec le résultat, car il ne doit y avoir qu’un élu sur 21 candidats et nous savons que nombreux sont des mauvais perdants (…) Mais avec toutes les mesures sécuritaires prises, il n’y aura pas de désordre, ils n’oseront pas», croit fermement Benjamin Bope, assistant juridique.
Néanmoins en ce qui concerne l’opposition, les résultats publiés par la CENI ne reflètent nullement la volonté du souverain primaire. Réunis ce dimanche peu avant l’annonce officielle, les leaders politiques ont demandé l’annulation pure et simple de ces résultats et appelé à une mobilisation générale des congolais bien que le candidat président de la République, Félix Tshisekedi, ait fait un appel au calme.
Rappelons que, le combat risque d’être interminable entre les protagonistes déterminés à faire entendre la raison partout, le président réélu prêtera serment le 20 janvier 2024 au Palais de la nation, siège de la présidence au bord du fleuve Congo, où l’indépendance avait été proclamée le 30 juin.
Par Yanne Mbiyavanga