A l’instar de la France, Belgique, Afrique du Sud et Royaume-Uni, la République démocratique du Congo veut se mettre au diapason au sujet de la promotion de l’écosystème numérique.
A Kinshasa, un cadre de discussion est ouvert, ce mercredi 13 mars 2024, sous les auspices de la délégation délégation Wallonie Bruxelles.
«Cette activité se tient dans le cadre de deux journées que nous organisons pour promouvoir l’écosystème numérique en RDC. Le but est de mettre un bon nombre d’acteurs, institutions et tous ceux qui oeuvrent dans la problématique de la promotion du numérique autour d’une table pour qu’ensemble nous puissions réfléchir sur comment contribuer à cette question dans notre pays», a déclaré Rosette Kabona, conseillère en coopération et partenariats économiques au centre Wallonie Bruxelles.
Il sera question de [re]voir si les objectifs ont été atteints dans ce secteur et présenter une feuille de route pour les années à venir. Elle a fait savoir que le numérique est actuellement en train de subir une sorte d’éclosion au Congo, d’où la nécessité d’accompagner cette expansion.
«Nous avons présentement des thèmes comme cybercriminalité, cybersécurité etc. C’est vrai qu’il y a expansion du numérique, mais il faut qu’elle soit réglementée, orientée et toutes ces questions doivent être mises à la lumière de la population afin qu’elle sache comment s’y prendre», a-t-elle expliqué.
Pour elle, le monde d’aujourd’hui est tellement interconnecté que le numérique est devenu un outil essentiel indispensable au développement. «En tant que représentant de la fédération Wallonie à Kinshasa, nous voyons également au niveau de la Belgique francophone quelles sont les actions qui sont faites dans ce domaine en vue de les interconnecter et faciliter le partenariat pour promouvoir les initiatives locales à travers les conférences, les échanges et débats», a a-t-elle conclu.
De nombreux avantages sont attachés à l’écosystème numérique qui offrira aux congolais une réponse multiforme contre la cybercriminalité. A en croire le Professeur Kodjo Ndukuma, doyen de la faculté de droit à l’Université Protestante du Congo (UPC), le phénomène de cybercriminalité se manifeste théoriquement de trois manières, à savoir : « En premier, c’est les infractions anciennes qui aujourd’hui trouvent plus de moyens de commission dans les réseaux sociaux, deuxièmement des infractions tout à fait nouvelles comme l’usurpation d’identité, de compte et enfin vous avez des infractions de diffusion où on diffuse trop de mensonges qui portent atteinte à des gens», a-t-il énuméré.
Et de poursuivre :
«La réponse de la cybersécurité doit être calibrée dans le sens où nous avons 48 000 congolais qui ont des téléphones portables connectés à un réseau, plus de 29 millions d’entre eux ont l’internet mobile et plus de 15 millions de comptes de monaie électronique»
Il a également déploré le manque d’éducation numérique et martelé sur l’importance d’une réponse judiciaire assez efficace.
« Il n’y a pas d’éducation qui passe parce que, dès lors qu’il y a Cyber dépendance, on a l’utilisation d’un dispositif qui a une carte à puce et de la connexion, on est exposés à la cybercriminalité et enfin dans ce que nous avons dit la réponse judiciaire et institutionnelle a fait qu’il y a, dans d’autres pays, des structures spécialisées dans la télépercusition, les activités de résilience, recherche des traces technologiques pour lutter contre les infractions liées à l’informatique », a-t-il révélé.
Pour rappel , la direction de nouvelles technologies de la police nationale congolaise avait eu à faire des statistiques entre 2012 et 2017, démontrant qu’il y a beaucoup de cas de pedo pornographie, d’escroquerie à l’emploi, de sextape, qui conduit le pays vers la deuxième approche de quantification des problèmes, selon laquelle il ne se passe pas six mois en RDC sans qu’il y ait un scandale lié à des problèmes de moeurs sur les réseaux sociaux.
Dans le cadre de ces deux journées soit du 13 au 14 février, il est partie de l’exposition qui valorise une entreprise congolaise de montage et d’assemblage des produits numériques made in Congo.
Niclette Mbuyu / David Nzolantima