La courbe est plutôt ascendante en 2023 avec un taux de participation des femmes aux législatives nationales estimé à seulement 17% contrairement à 2018 où les femmes ne représentaient qu’un taux de participation de 11% pour toute la république.
Les femmes candidates (près de 4000) à la députation nationale auront fort à faire à un environnement électoral de plus en plus masculinisé. Le courage, le savoir-faire et la détermination de toutes ces femmes doivent être plus vendus que leur rôle de maternité ou de femme ménagère. En effet, ce combat qui se veut permanent et continu devrait être approprié par toutes les femmes désireuses du changement dans le paysage politique de leur pays.
Notre rédaction a cherché à comprendre ce taux faible de la participation des femmes en politique en procédant par une série de questions posées aux acteurs politiques ainsi que de la société civile qui analysent cette situation depuis des décennies. La femme est-elle consciente du combat qui est le sien ?Qu’est-ce qui freine sa participation aux échéances électorales ? Est-ce par manque d’ambition ou de détermination ?
De prime abord, il sied de mentionner qu’une femme qui veut quelque chose est capable de tout peu importe sa situation économique ou que sais-je. D’ailleurs plusieurs femmes se sont engagées pour relever leur pays de ses difficultés au cours de dix dernières années. Parfois, elles n’avaient pas grand-chose, mais leur cœur et leur espoir ont permis à illuminer la vie de la nation.
En considérant ce qui précède, il apert que la femme africaine en général et congolaise en particulier paye encore le prix de son attentisme et manque d’ambition pour se mettre en ordre de bataille au même titre que l’homme qui est présent dans toutes les instances de prise de décision. « Tout doit commencer par là pour que l’engagement soit total« , estiment plusieurs observateurs.
Ce pays compte beaucoup de femmes compétentes et brillantes mais qui sacrifient leurs ambitions par la peur de découverte d’un tout autre monde plein de soubresauts politiques.
Sans peur, c’est l’inconscience, c’est la mort assurée. La peur nous met en garde, elle nous stimule à passer à l’action. Et pour cela il faut faire appel à une force intérieure… Le courage qui est une vertu cardinale qui vient droit du cœur.
« Pour faire l’expérience du courage, il faut nécessairement faire l’expérience de la peur.», disait en son temps Chögyam Trungpa, maître du bouddhisme tibétain décédé le 4 avril 1987.
A ce propos, le courage est donc indissociable de la peur. La peur est l’émotion qui le met en marche. « Le véritable courage ne vise pas à atténuer la peur, mais à la dépasser. », soulignait-il.
Les femmes ont une énorme responsabilité, car la balle se trouve dans leur camp. A la faveur de la loi électorale qui exempte les listes qui alignent 50% au minimum de femmes dans une circonscription du paiement du cautionnement, le forum des femmes citoyennes et engagées (GDD) encourage les femmes à postuler massivement aux élections provinciales et exhorte « les responsables des partis politiques à décourager toute pratique susceptible de frainer l’ambition politique des femmes », note t-il.
La parité homme- femme a encore du chemin à parcourir en République démocratique du Congo et le dire si haut pour que la donne change ne serait pas un crime de lèse-majesté.
Par Gédéon ATIBU