Dans cet article, le média féministe passe en revue l’évolution de la situation de la femme en République Démocratique du Congo.
Même si des efforts importants s’avèrent nécessaires, des changements sont observés dans certains domaines.
Au cours des 10 dernières années, le nombre de femmes présidentes d’un parti politique n’a pas significativement changé. D’après les statistiques en notre possession, le nombre de femmes présidentes d’un parti politique est passé de 8 en 2014 à plus de 10 en 2024.
Voici les partis les plus présents sur terrain
Marie-José Ifoku, candidate aux présidentielles de 2018 et 2023, est à la tête de son parti politique Alliance des Élites pour un Nouveau Congo (AENC). Femme leader, M-J. Ifoku ambitionne de reconstruire le Congo si elle est élue un jour présidente de la République.
Autorité morale du parti politique dénommé “Congo star”, Marie-Ange Lukiana inspire plusieurs jeunes femmes et donne le goût de faire la politique par son engagement, son dévouement et sa passion en politique. Ex- Kabiliste, Marie- Ange Lukiana n’est plus derrière la pensée unique d’un parti politique comme à l’époque.
Une autre Marie- Ange est sur la liste des rares partis politiques dirigés par une femme. Ex- ministre des droits humains, M- A. Mushobekwa est présidente- fondatrice du Mouvement pour la cohésion nationale (MCN).
Il y a aussi l’Organisation politique des kasavubistes et alliés (OPEKA), un parti politique créé en 2005 par Marie-Rose Kasa-Vubu Kiatazabu en vue de maintenir, dans la mémoire collective, la vision de Joseph Kasa-Vubu, le premier président de la république démocratique du Congo.
Créé en 2002, le PANU, fruit d’une longue concertation entre le Dr André- Philippe Futa et un groupe d’intellectuels et patriotes congolais, dirigé aujourd’hui par Mélanie Futa Masumbuko.
Il y a un autre parti chargé d’histoire. Il s’agit de la Convention des Fédéralistes pour la Démocratie Chrétienne ( COFEDEC) de Mme Kahindo Tshipasa Filia qui se cherche à consolider sa place sur l’échiquier politique national. La COFEDEC, dont le siège social se trouve à Goma, a plus de 20 ans d’histoire et de vie comme parti politique. Une longévité qui lui permet de bien analyser la situation générale du pays. En 2023, la présidente nationale conditionne sa participation aux joutes électorales par le retour de la paix dans l’Est du pays et perd ainsi tous les sièges à l’Assemblée nationale et provinciale du Nord-Kivu que la COFEDEC avait raflés lors des élections de 2018. Dynamique et femmes aux moeurs éprouvées, Mme Kahindo Tshipasa Filia a pour principe le bien-être du peuple congolais pour lequel est servante de la République.
De nouveaux sont à la recherche de la lumière et de l’espace pour s’imposer. C’est le cas de la ministre d’État en charge du portefeuille, Adèle Kayinda (AEDC), le Congrès des Patriotes Démocrates (CPD) d’Ernestine Nyoka Kayiba, le Cercle des réformateurs intègres du Congo) de Stéphanie Mbombo et du collectif pour le développement du Congo (CDU ) d’Arlette Odia Kashama, qui était autrefois un mouvement associatif œuvrant au sein de la société civile, sans oublier Suzy Badjoko avec son ANADEC.
En effet, elles sont rares cette nouvelle génération de femmes congolaises qui veulent plus se contenter de jouer les seconds rôles. Ambitieuses, résolument décidées à briser le plafond de verre, elles ne veulent plus que l’on parle d’elles de façon caricaturale.
Une nette progression, observée également au cours des quatre dernières législatures. Sur un total de 500 députés, on est passé de 42 au cours de la législature 2006-2011 à 68 femmes députés pour la 4e législature, 2023-2018.
D’après les résultats issus de la dernière élection sénatoriale, le nombre de femmes siégeant au Sénat a augmenté. Ce dernier est passé de de 5 femmes pour le mandat de 2011-2018 à 19 femmes pour celui qui vient de s’achèver, c’est-à-dire de 2018-2023, soit une augmentation de 12,9%. Parmi les 108 sénateurs élus en 2018, 18% étaient des femmes.
Ceci montre que les femmes s’impliquent davantage à la politique, mais cette proportion reste très faible par rapport à celle des hommes.
D’après le constat, depuis 2011, le nombre de femmes dans le Gouvernement augmente légèrement au fur et à mesure qu’il y a formation d’un nouveau Gouvernement. Dans l’actuel Gouvernement, 16 femmes sur 57, occupent des fonctions ministérielles, soit 28%. Une proportion très insignifiante vu la structure de la population qui est en majorité feminine. Jusqu’à présent, aucune femme n’a encore accédé à la tête de la Primature en RDC.
Gédéon ATIBU