Depuis deux jours, Kinshasa vit une catastrophe humanitaire silencieuse. Les pluies torrentielles ont ravagé des quartiers entiers, isolé le district de Tshangu, coupé des familles du reste de la ville. Et dans cette désorganisation générale, ce sont les femmes et les enfants qui souffrent le plus.
Les femmes, mères de famille, nourricières, commerçantes, sont aujourd’hui sans abri, sans assistance. Elles improvisent des abris, s’occupent des blessés, rassurent les enfants – tout cela dans des conditions insoutenables. Et pourtant, elles restent invisibles dans les mécanismes de réponse d’urgence.
Les enfants, eux, voient leurs écoles inondées, leurs maisons détruites, leur sécurité compromise. Beaucoup sont exposés à la faim, à la maladie, au traumatisme.
Face à cette situation, l’ONG Génération Femme lance un cri d’alarme :
Nous demandons la prise en charge immédiate et spécifique des femmes et des enfants dans toutes les zones sinistrées : abris sécurisés, soins médicaux, soutien psychologique, accès à l’eau et à la nourriture.
Nous appelons à intégrer les femmes dans la gestion communautaire des crises, car elles sont au cœur des dynamiques de survie.
Nous insistons pour que la reconstruction urbaine prenne enfin en compte les réalités des plus vulnérables, en incluant la voix des femmes dans les politiques de planification et de résilience.
Ce drame n’est pas une fatalité naturelle. Il est le produit d’un urbanisme qui ignore les plus fragiles, d’un État qui tarde à protéger, et d’une ville qui se construit sans tenir compte de celles et ceux qui y vivent vraiment.
Kinshasa ne peut pas se relever sans les femmes. Kinshasa ne peut pas avancer sans protéger ses enfants.
Mme Elfie Nkishi, Présidente de l’ONG Génération Femme