Micheline Mwangue Nyota Kalunga, quatrième d’une famille de six personnes, vit à Lubumbashi, dans la province du Haut-Katanga, partie Sud-Est de la RDC. Elle est team leader du cadre de concertation de la société civile et coordonnatrice de l’Association des femmes de valeurs vivantes avec handicap (AFVAH).
Elle a fait ses études au Lycée Amani en coupe et couture à la Gécamines pour l’obtention d’un brevet. Elle est diplômée en Linguistique africaine à l’université de Lubumbashi.
De son bas âge, Micheline marchait comme tout être humain. Son handicap est intervenu à l’âge de trois ans. Ses parents ont attribué cette situation à la poliomyélite, une version qui n’était pas partagée par les hommes qui ont évoqué d’autres raisons d’ordre spirituel. Malgré cette divergence des points de vue sur son handicap, Micheline dit ne pas perdre espoir.
« Une fois, un motard, l’un de mes clients que je reconnais avoir une certaine maturité spirituelle, m’avait révélé que le combat était grand et Dieu va me restaurer dans mon temps, ainsi il sera glorifié. Et, malgré mon aspect physique, ma mère m’accompagnait toujours à l’école, elle me mettait au dos, et à midi, mes grands frères venaient me récupérer. » Raconte-t-elle.
Son intégration sociale
L’acceptation de Micheline Mwangue au sein de sa famille biologique a largement contribué à son intégration dans la société. Elle dit avoir été scolarisée au même titre que ses frères et sœurs, et le nombre de fois où elle a regretté de ne pas avoir la possibilité d’effectuer certains mouvements, ses parents ont été là pour la soutenir.
« Une fois, je regrettais manquer la possibilité de faire certaines choses à cause de mon handicap, c’est notamment courir, jouer au basket ; alors j’en avais discuté avec mes parents qui ne cessent de m’encourager. Mais j’ai déjà admis ma situation et je me considère comme toute personne. Il m’arrive également de lessiver, d’étaler les habits et même de cuisiner. »
Activités quotidiennes
Micheline est une femme entrepreneure, éducatrice des personnes vivant avec handicap. Au sein de son association, elle conjugue des efforts pour aider ses pairs à s’accepter.
Pour elle, c’est la non-acceptation de soi qui pousse des personnes vivant avec handicap à proférer des insultes à l’endroit de certaines personnes dans la société en cas d’un regard persistant.
« Avec mon association, nous nous battons pour l’apprentissage de la langue française, anglaise et apprenons les mathématiques, les chants, l’agroalimentaire, la pâtisserie, la couture, l’apprentissage de l’art, la fabrication des peaux de fleur en perles. » Affirme-t-elle Micheline
Micheline Mwangue lance un message interpellateur aux parents qui cachent les enfants avec handicap physique et les demandent de cesser ces habitudes.
« Vous avez attribué différents qualificatifs à ces pauvres enfants qui n’y sont pour rien pour leur état physique. Personne ne peut vouloir naitre dans cet état, par moment ce sont des accidents qui bouleversent nos vies.», a-t-elle conseillé.
Ruth Kutemba