Partira ? Partira pas? Voilà toute la question. Arrivée en République démocratique du Congo en 1999 pour aider à sortir de la crise sécuritaire dans laquelle le pays plongeait, la mission onusienne est critiquée de la plus belle des manières.
Des Congolais, principalement ceux de l’est, jugent complaisants les casques bleus qui n’ont pas réussi à apporter une note spéciale au retour de la paix en RDC, disent-ils. Il y a d’ailleurs un an, entre juin et juillet 2022, de violentes manifestations ont éclaté au Nord-Kivu pour exiger le départ immédiat de la Monusco.
À ce temps-là, une dizaine de civils ont même péri dans des altercations entre les soldats de l’ONU et les manifestants.
Même si à sa prise de pouvoir, Félix Tshisekedi soutenait que la présence des casques bleus étaient nécessaire, Joseph Kabila, lui, lors d’une conférence de presse à Kinshasa le 26 janvier 2019, affirmait que près de 20 ans après son déploiement, le contingent onusien n’avait réussi à neutraliser aucun seul groupe armé.
Aujourd’hui, des citoyens sont hostiles à la mission. Ils estiment que le travail attendu de celle-ci n’est jamais perceptible. Au contraire, ils soupçonnent l’ONU d’être de connivence avec les rébellions qui écument l’est et devrait, par conséquent, se retirer en laissant place aux services nationaux de sécurité.
Réagissant à ces fortes demandes, la cheffe de la MONUSCO a sous-tendu des préalables pouvant faciliter le départ des casques bleus. Bintou Keita constate par exemple que le contingent onusien intervient dans plusieurs situations où l’armée et la police congolaises restent inefficaces.
La diplomatie préconise que le départ de la MONUSCO soit précédé par la montée en puissance des FARDC et de la PNC.
« Voilà tout l’enjeu de notre planification pour le retrait graduel de la Monusco : s’assurer de la montée en puissance des FARDC et de la Police dans un certain nombre de zones sensibles, où la population dépend exclusivement de la présence de la MONUSCO pour leur protection et parfois leur survie », a-t-elle indiqué ce mercredi lors de la conférence hebdomadaire de la Monusco.
Il sied de noter qu’en plein déploiement des troupes de l’EAC, Evariste Ndayishimiye du Burundi et actuellement président de l’EAC ou encore le dirigeant kényan William Ruto avaient indiqué que la force régionale (EAC) était prête à rester en RDC jusqu’à ce que le Congo se constitue une armée et une police dissuasives.
Par MMC