« L’échec est patent », estiment nombre d’observateurs. Deux ans après son instauration dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, l’état de siège n’aura pas réussi à éradiquer l’activisme des groupes armés et à empêcher l’invasion de la RDC par des pays voisins.
La table ronde organisée, dans la capitale congolaise autour de cette mesure exceptionnelle lancée en mai 2021 par le chef de l’Etat, est une occasion pour les participants de l’évaluer et de lever des options y relatives.
En effet, lors du 2ème jour des travaux qui se tiennent au Palais du peuple, les élus provinciaux du Nord-Kivu et de l’Ituri ont jugé la requalification de l’état de siège inopportune, illégale et anticonstitutionnelle.
Le vote a encore été plus expressif quant à la levée de l’état de siège qui aura beaucoup duré sans rétablir l’autorité de l’État dans toute la partie Est du pays. 50 personnes ont voté pour la la fin de l’état de siège contre 18 et une abstention.
À 5 mois des élections générales, des acteurs politiques attendent voir cette mesure levée pour bien se lancer dans les activités politiques (dépôt des candidatures et campagne électorale) qui selon eux, pendant l’état de siège ne sera pas facile.
Cette mesure exceptionnelle est décriée par plusieurs acteurs sociopolitiques de ces deux entités faute de résultats sur le terrain.
L’état de siège est en vigueur dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu depuis mai 2021. Sur terrain, des voies se sont élevées à plusieurs reprises pour exiger la levée de cette mesure qui n’a fait qu’aggraver la crise sécuritaire. Cette mesure d’exception a coïncidé avec la résurgence de la rébellion du M23 qui occupe des agglomérations dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi au Nord-Kivu. Toutes les initiatives militaires pour défaire cette rébellion n’ont pas abouti. Actuellement les options diplomatiques sur la table peinent à produire d’effets.
Après la fin des travaux qui intervient ce mercredi 16 août 2023, le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi va prendre la dernière décision tout en tenant compte des opinions des parties prenantes.
Par Gédéon ATIBU