La remarque est pertinente et interrogateur. Au pays de Tshisekedi et Denise Nyakeru, aucune femme n’a jamais été chef du gouvernement. Une lecture qui est une réalité au sein de la chambre haute du Parlement. Un gros paradoxe dans un pays où, les femmes socialement et intellectuellement sont de grosses valeurs.
A l’occasion de la célébration de la 39ème Journée Internationale des Droits de la Femme, il était essentiel de revenir sur quelques statistiques alarmantes démontrant la marginalisation persistante des femmes en RDC. Avec une population féminine représentant plus de 52%, il est troublant de constater l’absence totale de femmes parmi les dix premières personnalités du pays. Aucune femme n’a jamais occupé les postes de Premier ministre et président du Sénat. La plus grande avancée, en ce qui concerne cette lutte, est la présence d’une femme au perchoir de l’Assemblée nationale en 2019. Jeanine Mabunda Lioko incarnait la hauteur et la compétence pour diriger la chambre basse mais dont le règne aura été précipité par la tension de la coalition FCC-CACH.
De même, aucun ministère de souveraineté n’est dirigé par une femme. Les postes de Gouverneurs, de Président de régions et de Maire de ville sont également exclusivement occupés par des hommes, avec seulement 5 femmes parmi les 26 Gouverneurs des provinces.
Dans le domaine de l’éducation, seule une femme occupe le poste de Recteur sur douze, tandis que le taux de féminicide au Congo Kinshasa reste le plus élevé dans la sous-région.
De plus, le prix de la césarienne est le plus élevé en Afrique, ce qui constitue une injustice flagrante envers les femmes. Ces chiffres alarmants soulignent la nécessité urgente de promouvoir une plus grande implication des femmes dans les sphères décisionnelles du pays.
Nous croyons fermement que l’émergence du pays dépend de l’inclusion et de la participation active des femmes à tous les niveaux de gouvernance. Il est temps d’agir pour mettre fin à la marginalisation des femmes et pour construire un avenir plus égalitaire et plus juste pour tous les citoyens congolais.
Gédéon ATIBU