Le gouvernement congolais a été appelé à la création d’initiatives pour lutter contre les stéréotypes de genre dans les médias pour faciliter le travail de la femme journaliste dans une déclaration conjointe sanctionnant la fin de l’atelier de formation des femmes des médias au Centre Carter.
« Nous faisons appel au gouvernement congolais par le ministère de la communication et médias de soutenir des programmes de formation spécifiques visant à renforcer les compétences des femmes journalistes; de créer des initiatives pour lutter contre les stéréotypes de genre dans les médias et de faciliter l’accès des femmes journalistes aux opportunités professionnelles et aux postes de commandement ou décisionnel », a déclaré Grâce Ngyke, présidente de l’association congolaise des femmes de la presse écrite.
Dans les différents médias de Kinshasa, la majorité du personnel est constituée de femmes. À ce sujet, la RDC est le pays où les femmes constituent un bon nombre d’instruments juridiques les protégeant. En dépit des progrès réalisés, les femmes journalistes continuent de faire face à des obstacles persistants en matière d’accès aux postes décisionnels.
« Les responsables des médias doivent mettre en œuvre des politiques de tolérance zéro contre le cyberharcèlement et la discrimination; vulgariser la loi portant code numérique auprès des professionnels des médias et de la communauté; favoriser un environnement inclusif où les femmes journalistes sont encouragées à occuper des postes de leadership et enfin promouvoir une représentation équilibrée des genres dans la couverture médiatique », a-t-elle ajouté.
Mme Grâce Ngyke a informé la presse des recommandations formulées à l’intention des femmes des médias, de l’État congolais, des patrons des médias et des partenaires.
Ce plaidoyer a pour objectif d’améliorer le travail de la femme journaliste et de mettre fin à tous les stéréotypes qui l’empêchent d’accéder aux postes décisionnels au sein des médias.
Les recommandations issues de ces échanges sont :
1. Aux femmes des médias :
– Poursuivre une formation continue et professionnelle pour renforcer les compétences et la confiance en soi;
– Créer des cadres de concertation, des réseaux de soutien pour partager les expériences et les expertises ainsi que les bonnes pratiques;
– Dénoncer activement le cyberharcèlement et les stéréotypes de genre vécus par elles et dans les médias.
2. Aux responsables des médias :
– Mettre en œuvre des politiques de tolérance zéro contre le cyberharcèlement et la discrimination;
– Vulgariser la loi portant code numérique auprès des professionnels des médias et de la communauté;
– Favoriser un environnement inclusif où les femmes journalistes sont encouragées à occuper des postes de leadership;
– Promouvoir une représentation équilibrée des genres dans la couverture médiatique.
3. Au Ministère de la Communication et des Médias :
– Soutenir des programmes de formation spécifiques visant à renforcer les compétences des femmes journalistes;
– Créer des initiatives pour lutter contre les stéréotypes de genre dans les médias;
– Faciliter l’accès des femmes journalistes aux opportunités professionnelles et aux postes de commandement ou décisionnels.
4. Aux partenaires techniques et financiers :
– Financer des programmes de mentorat et de développement professionnel pour les femmes journalistes.
– Soutenir la recherche sur l’impact des stéréotypes de genre et du cyberharcèlement dans les médias.
– Collaborer avec les médias et les organisations de la société civile pour promouvoir l’égalité des genres dans le secteur des médias.
Ces recommandations proviennent de structures qui militent pour les droits des femmes des médias notamment, l’Association Congolaise des Femmes de la Presse Écrite (ACOFEPE), l’association JEM’AH et Leadership des Femmes des Médias.
Niclette Mbuyu