L’ONG « Rien sans les femmes » tire la sonnette d’alarme face à la montée des cas de viols sur des femmes et des jeunes filles à Lubero-centre, dans le territoire de Lubero, province du Nord-Kivu. Depuis le début de l’année 2025, plus de 250 cas de viol ont été documentés dans des hôpitaux locaux, selon Bernadette Kurabe, point focal de cette organisation.
Selon Bernadette Kurabe, 253 cas de viol ont été recensés entre janvier et avril 2025. Ces chiffres concernent uniquement les victimes qui ont eu le courage de se rendre dans des hôpitaux pour recevoir des soins. Elle révèle que ce nombre est probablement bien en deçà de la réalité, car de nombreuses victimes n’osent pas dénoncer leurs agresseurs par peur de représailles ou de stigmatisation.
« Depuis le mois de janvier, la femme du territoire de Lubero ne cesse d’être agressée du jour au jour à cause de l’insécurité grandissante. […] Il y a beaucoup de cas, parce qu’il y a d’autres mamans qui ne dénoncent pas. Elles craignent d’être stigmatisées. Elles ont peur aussi même des bourreaux », a-t-elle déclaré.
Face à cette situation, Bernadette Kurabe appelle le gouvernement à rétablir la paix dans la région, où l’insécurité favorise ces violences. Elle demande également la justice de punir sévèrement les auteurs de ces crimes pour dissuader de futurs actes.
« Nous appelons le gouvernement d’instaurer la paix. Nous appelons aussi la justice à bien faire son travail. Parce que si le bourreau est connu et il n’est pas puni, là, on encourage encore. Mais si la justice prenait en mains vraiment son travail et punissait tous ces auteurs-là, je pense que les cas de viol vont diminuer dans notre territoire de Lubero », a-t-elle ajouté.
Le territoire de Lubero, comme d’autres zones du Nord-Kivu, est confronté à une insécurité persistante en raison de la présence de groupes armés. Cette instabilité expose les femmes et les jeunes filles à des violences sexuelles, souvent utilisées comme arme de guerre. Les organisations locales, comme « Rien sans les femmes », continuent de plaider pour une réponse urgente des autorités afin de protéger ces populations vulnérables.
Radio Okapi