Au marché du peuple situé dans la commune de Kapemba à Lubumbashi dans la province du Haut-Katanga, la rédaction de la radiodelafemme.net a rencontré une femme au parcours exceptionnel. Guilaine Ngoie Kyungu, couturière depuis douze ans, elle incarne la force et la détermination.
Veuve et mère de trois enfants, elle a su transformer l’adversité en opportunité, prouvant que le travail acharné et la passion peuvent mener à des réussites remarquables.
Son histoire relatée à notre permanente à Lubumbashi, Ruth Kutemba, est celle d’une femme qui, malgré les épreuves, a su se relever et bâtir un avenir meilleur pour sa famille.
Un Parcours Inspirant
Maman Guilaine a débuté sa carrière dans le monde de la couture après ses études à Kilela Balanda. Diplômée en 1998, elle a rapidement compris que la couture serait non seulement un moyen de subsistance, mais aussi une passion. Après avoir exercé pendant dix ans et demi au marché rail à Lubumbashi, elle a déménagé au marché près de l’arrêt Kabwececea, où elle continue de tisser des liens avec ses clients, gagnant leur confiance jour après jour.
La Vie d’une Couturière
Chaque matin, Maman Guilaine se lève à l’aube pour préparer sa journée. Elle jongle entre son travail et les responsabilités familiales, s’assurant que ses enfants, orphelins depuis sept ans, reçoivent une éducation de qualité.
Grâce à son dévouement, tous ses enfants sont désormais diplômés, un accomplissement dont elle est fière. Cependant, elle aspire à plus : offrir à ses enfants la possibilité d’accéder à l’université, un rêve qui reste encore hors de portée à cause des faibles moyens financiers.
Les défis du métier
Dans un monde où les préjugés persistent, Maman Guilaine défend avec passion la dignité de son métier. Elle explique que les couturières ne sont pas des menteuses, mais que les malentendus proviennent souvent de la méfiance des clients. Elle insiste sur l’importance de la transparence dans les transactions, fixant des prix clairs et justes pour son travail. Malgré les défis, elle reste déterminée à prouver la valeur de son métier.
« Vous voyez comment nous travaillons ici au marché ? Une personne peut venir, déposer son pagne sans même laisser un franc. Si vous mettez ce vêtement dans vos affaires, la personne peut revenir deux semaines plus tard pour vous donner l’avance sur la main-d’œuvre. Et il est alors frustrant de devoir sortir son vêtement du lot. C’est l’une des raisons pour lesquelles beaucoup de gens disent que les couturières sont des menteuses », dit-elle.
Elle ajoute
« Dans ma façon de travailler, lorsque quelqu’un passe une commande, je fixe le prix de la main-d’œuvre à 15 000 Fc. Si vous payez 10 000 Fc d’avance, je commence immédiatement le travail », rassure-t-elle.
Un avenir prometteur
Guilaine Kyungu nourrit de grands rêves pour l’avenir. Elle aspire à ouvrir son propre atelier de couture, un espace où elle pourrait non seulement exercer son art, mais aussi valoriser son travail. Elle sait que posséder un atelier pourrait changer la perception de son métier et lui permettre d’atteindre de nouveaux sommets.
À ceux qui souhaitent suivre ses pas, Mme Ngoie partage ces précieux conseils: « Ayez de l’amour pour votre métier. » Elle encourage les aspirants couturiers à persévérer malgré les difficultés, car chaque défi surmonté est une étape vers le succès. Son histoire est un témoignage vivant que la passion et le travail acharné peuvent transformer des vies.
Cette femme couturière est une source d’inspiration pour tous ceux qui croisent son chemin. Son parcours, marqué par la résilience et la détermination, rappelle que chaque défi peut être surmonté avec courage et passion.
Ruth Kutemba/ Lubumbahsi