Le secteur bancaire congolais est dominé par des banques étrangères qui «récoltent les épargnes des Congolais pour financer des étrangers travaillant au Congo», a fait savoir l’Inspecteur Général des Finances, Jules Alingete Key à la diaspora congolaise de l’Europe, ce jeudi 25 octobre 2023.
Face à ce constat patent, le chef de service de l’IGF a appelé les congolais à fédérer leurs forces afin de créer leur banque avec leurs propres capitaux.
«Il faut que des Congolais créent leurs propres banques en se mettant ensemble », a plaidé Jules Alingete Key, ce mercredi 25 octobre devant une dizaines de jeunes. Pour le gendarme financier, ce défi est atteignable si et seulement si on s’y colle : «Une banque, c’est autour de 30 millions de dollars. Les Congolais unis ne manquent pas ce montant», a-t-il révélé.
En République démocratique du Congo, ce n’est pas simple d’ouvrir un compte en banque. C’est encore plus difficile d’y obtenir un prêt à des conditions satisfaisantes. Des millions de personnes ne peuvent même pas se rendre dans une agence bancaire au Congo. Face à une telle pénurie de services bancaires, il est difficile de faire vivre une famille, de garder un emploi, de démarrer une activité professionnelle, d’envoyer ses enfants à l’école ou de se procurer des produits de première nécessité.
L’Inspection Générale des Finances continue à avoir pignon sur rue. En un temps record, ce service rattaché à la présidence de la République a abattu un énorme travail dont les résultats dans la lutte contre la corruption et encadrement des fonds sont plus que tangibles.
Au-delà de cette image plutôt positive, l’IGF aurait fait mieux ou davantage si elle avait bénéficié d’une situation suffisamment confortable. Cas de la justice qui n’a pas d’hommes, formés en la matière, à même d’accompagner la lutte contre la corruption et la fraude.
Par rapport à tous ces progrès réalisés au cours de ces dernières années, l’inspecteur général des finances et chef de service, Jules Alingete estime «qu’il faut établir un parquet financier pour avancer rapidement parce que les magistrats actuels ne sont pas formés en la matière. Mais, il faut pour ce parquet des magistrats formés en droit, en économie et finances afin d’accompagner le travail de lutte contre la corruption », a-t-il insisté.
Le chef de l’IGF s’est engagé de fournir une prestation de qualité en vue de satisfaire de façon continue les besoins et attentes les plus pertinents des congolais.
«L’Inspection générale des Finances a réussi à instaurer la peur du gendarme et permis à ce que la RDC soit en mesure de reconquérir sa crédibilité sur la scène internationale, passant de la zone rouge à la zone orange en matière de corruption et d’incivisme fiscal», s’est réjoui le chef de l’Inspection générale des finances, Jules Alingete à la fin de sa conférence à l’ULB.
Rappelons que l’IGF ne joue pas que le rôle de gendarme financier. Elle assure aussi l’accompagnement des institutions et entreprises publiques dans la gestion orthodoxe des fonds mis à leur disposition.
Par Gédéon ATIBU