L’incertitude et le doute continuent à planer sur le ciel congolais quant à la tenue des élections dans le délai constitutionnel. Malgré les assurances de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) qui tient à relèver le défi, les contraintes sécuritaires, logistiques et financières demeurent et risquent de compliquer la mission à l’équipe Kadima.
En effet, Herman Cohen, ancien secrétaire d’État américain, évoque la possibilité d’un report des élections en République démocratique du Congo. A l’en croire, la CENI, dépassée, ne rassure guère et tout serait réuni pour repousser les élections de quelques mois alors qu’elles sont censées être organisées en cette fin d’année.
«L’élection présidentielle prévue en décembre en RDC est confrontée à d’importants problèmes logistiques en matière d’équipement. Elle pourrait être reportée sine die», révèle ce diplomate américain, généralement bien informé sur la RDC comme sur l’Afrique subsaharienne.
Maintenant que la centrale électorale n’est pas elle-même certaine de respecter totalement son calendrier, la question sur la transition avec ou sans Tshisekedi se pose déjà dans plusieurs salons politiques. «Le Président sortant Tshisekedi sera-t-il néanmoins tenu par la loi de se retirer à la fin de son mandat?», se demande Herman Cohen.
Même si des candidats à ces joutes électorales ont lancé leur campagne en quête des voix des citoyens accablés par la misère et le chômage, des observateurs avertis n’y voient que du trompe-l’œil dans la manière de faire des politiques.
Les prédilections et analyses de l’ambassadeur et conseiller des Présidents se révèlent exactes dans la plupart des cas. Ce possible report ouvertement exprimé par ce vieux routier de la diplomatie mondiale intervient au lendemain de la déclaration du Cardinal Fridolin Ambongo, doutant de la capacité de la CENI à organiser des élections dans le délai prévu par la loi. Et si par miracle, Kadima et son équipe organisaient des élections, il n’était pas sûr qu’elles donneraient de vrais résultats.
Il sied de souligner que la CENI avait réagi via un communiqué pour se désolidariser des propos du prélat catholique. Un communiqué de presse qui avait l’air de rassurer sans rassurer puisqu’à ce jour aucune machine électorale n’est déployée à l’intérieur du pays. Il se peut que la CENI tient toujours à un miracle de dernière minute. L’avenir nous le dira.
Par Gédéon ATIBU