Le chef de l’État congolais, Félix Tshisekedi, n’a pas manqué de s’en prendre à nouveau au dirigeant rwandais qu’il accuse de soutenir les rebelles du M23 qui contrôlent plusieurs villes de l’est du pays.
Lors de sa rencontre avec ses partisans dans un stade de Goma, le fougueux président a dirigé l’essentiel de sa colère contre le président Kagame plutôt que contre ses adversaires lors des élections prévues pour le 20 décembre, où il brigue un second mandat à la tête d’un pays de 100 millions d’habitants.
« Je vous promets que ce combat continuera et que nous débarrasserons notre pays des terroristes du M23, dirigés par leur chef Paul Kagame. Nous allons mettre fin à leur règne barbare du terrorisme qui endeuille le peuple congolais », a déclaré Tshisekedi au stade Afia de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu.
Sans mâcher ses mots, il a déclaré à ses partisans qu’il dirait à Kagame que « puisqu’il voulait se comporter comme Adolf Hitler en ayant des objectifs expansionnistes, je promets qu’il finira comme Adolf Hitler ». « Il a rencontré son égal, quelqu’un qui est déterminé à l’arrêter et à protéger son pays» , a ajouté le président cogolais.
L’élection a fait resurgir des questions longtemps latentes sur les conflits qui se chevauchent dans l’est du Congo et dans les pays voisins comme le Rwanda. Tshisekedi et bon nombre des deux douzaines de candidats qui se présentent contre lui, dont l’ancien dirigeant du secteur pétrolier Martin Fayulu et l’homme d’affaires Moise Katumbi, s’engagent à endiguer la violence et les déplacements.
Tshisekedi accuse depuis longtemps Kagame et le Rwanda de fournir un soutien militaire au M23, la dernière itération de combattants tutsis congolais à s’emparer de villes situées dans certaines parties du Nord-Kivu, riche en minerais. L’ONU et les groupes de défense des droits de l’homme accusent le M23 d’atrocités allant du viol aux massacres et affirment qu’il reçoit le soutien du Rwanda. Le Rwanda nie tout lien avec les rebelles.
Par Gédéon ATIBU