De nombreux candidats et observateurs ont exprimé leur souhait de voir un report technique de quelques mois en vue de permettre à la Commission Électorale Nationale Indépendante d’être techniquement prête et résoudre les problèmes logistiques auxquels elle était confrontée jusqu’à la veille des élections du 20 décembre. Mais ni la centrale électorale ni le gouvernement n’ont jamais entendu les choses de cette oreille.
Comme l’on pouvait s’y attendre, les élections étant organisées dans ces conditions sont d’ores et déjà contestées et les résultats qui en seront produits risquent davantage de l’être. Du coup, ça constitue une sorte d’épine sous le pied de Félix Tshisekedi .
Sans attendre plus, Martin Fayulu, Denis Mukwege, Théodore Ngoy, Floribert Anzuluni et Nkrumah Liloo, candidats à la présidentielle du 20 décembre sont montés au créneau le soir même desdits scrutins. Fustigeant l’organisation des élections sur toute l’étendue du territoire congolais, ils considèrent qu’il n’y pas eu d’élections ce mercredi 20 décembre comme la constitution et la loi électorale le prévoient et exigent la réorganisation des scrutins ratés dans un délai à décider entre les parties prenantes et avec un nouveau bureau de la CENI plus responsable et compétent que celui dirigé par Denis Kadima.
«L’opération de vote n’aura été qu’un simulacre dont les résultats ne concerneront que des électeurs de quelques bureaux de vote», font remarquer les 5 candidats dans un communiqué conjoint du 20 décembre 2023.
Les élections générales du 20 décembre étaient émaillées par de graves irrégularités dont le dysfonctionnement de certains DV et l’absence de kits électoraux dans plusieurs bureaux et centres de vote. A cela s’ajoutent les incidents survenus ça et là le même jour entre autres : la non ouverture ou l’ouverture tardive d’un nombre significatif de bureaux, vandalisme dans plusieurs BRTC pour des soupçons de fraude par des agents de la CENI et par certains candidats, omission de plusieurs électeurs sur les listes électorales.
Face à tout ceci, ils s’opposent à toute dérogation possible au jour du scrutin. Par contre, s’il y a dérogation, elle devrait être décidée que dans «les conditions assurant conformément l’égalité des citoyens devant les suffrages conformément aux dispositions de l’article 52 de la loi électorale», estiment-ils.
Cette situation qui risque d’aggraver la crise politique en République démocratique du Congo et le régime Tshisekedi serait considéré entièrement responsable de ce qui va advenir dans la suite des temps. « Agir autrement consisterait à consacrer une prise de pouvoir par la force et son exercice en violation de la constitution; ce qui obligerait le peuple congolais à y faire échec conformément aux dispositions de l’article 64 de la constitution», préviennent-ils dans la chute de leur communiqué.
Par Gédéon ATIBU