Le siège de la Fondation Mzee Laurent Désiré Kabila, dans la commune de Gombe sur le boulevard du 30 Juin à Kinshasa , a été vandalisé par les militaires identifiés au service de la DEMIAP, ce mercredi 13 mars 2024, a-t-on appris d’un communiqué de ladite Fondation.
Dans son communiqué de presse, la Fondation Mzee Laurent Désiré Kabila réprouve la violation de ses locaux par des services de sécurité pour «n’avoir pas préalablement présenté aucun document autorisant leur perquisition», fait savoir Jaynet Kabila, présidente de la Fondation.
Les hommes en uniforme ont, après avoir mis à sac tous les bureaux, emporté des ordinateurs, des clés USB, des disques durs, des téléphones et bien d’autres effets personnels appartenant aux agents de la Fondation.
Déplorant la soustraction du véhicule qui avait transporté la dépouille de Mzee Kabila en 2001 pendant les obsèques, Jaynet Kabila considère cet acte comme une profanation du bien symbolique destiné au Mémorial Mzee Laurent Désiré Kabila.
Créée en 2002 et dirigée l’ex- députée nationale Jaynet-Désirée Kabila Kyungu, sœur jumelle du président de la République honoraire, cette fondation s’occupe des projets à caractère social, notamment, dans le domaine de la santé, de l’éducation et du développement. Selon la présidente de la Fondation, les assaillants ont vandalisé et pillé les bureaux. Les mêmes sources expliquent que trois agents et deux gardes commis à la sécurité des installations ont été « enlevés».
Même si le président Félix Tshisekedi et son gouvernement ne sont pas nommément cités, un tel narratif est de nature à orienter les soupçons dans leur direction. Surtout si l’on tient compte du fait que le quartier général de la Fondation Laurent-Désiré Kabila se trouve à quelques encablures du siège du gouvernement sur le boulevard du 30 juin. Reste qu’une telle opération des services paraît à la fois absurde et contre-productive en raison d’un principe simple mais fondamental en matière criminologique : « à qui profite le crime ? ». Un sabotage du lieu mémoriel de celui qui est reconnu comme un des Héros Nationaux révérés en RD Congo ne peut en aucune manière profiter au pouvoir en place.
En effet, le droit positif en vigueur en République Démocratique du Congo attribue au parquet (militaire ou civil) la compétence pleine et entière de rechercher les infractions notamment en entreprenant des perquisitions en tous lieux. Il n’y avait donc aucune raison que, le cas échéant, les autorités judiciaires se livrent à une perquisition clandestine ou déguisée en cambriolage pour parvenir à leurs fins, quel que soit le lieu où aurait été signalée une présomption de faits délictueux ou criminel.
Il faut donc chercher ailleurs les raisons de ces accusations à peine voilées qui visent le pouvoir de Félix Tshisekedi à quelques mois de la mise en place des animateurs des institutions au terme des élections de décembre 2023 particulièrement abhorrées par l’opposition politique, y compris kabiliste.
Gédéon ATIBU