La criminalité urbaine refait surface dans les Makiso et Tshopo, ville de Kisangani dans la province de la Tshopo depuis plusieurs jours, dont les femmes et filles sont les premières victimes de ses dégâts collatéraux.
Au cours d’une parade spéciale organisée vendredi 10 mai 2024 par le commissariat provincial de la police nationale congolaise, les femmes de ces deux communes ont courageusement dénoncé les actes de barbarie dont elles sont victimes, notamment les vols, les viols et les agressions perpétrés par des individus non autrement identifiés, en complicité avec la police criminelle.
«Nous présentons notre regret face à cette insécurité qui ne cesse de grandir dans notre commune. Les éléments de la police criminelle et les policiers de la patrouille viennent dans notre entité en tenu civil comme uniforme, arme à main, pour ravir nos biens.( téléphone, radio, l’argent, etc). Ils nous menacent même dans nos parcelles. Comme si cela ne suffisait pas, après avoir posé ces actes, ils nous violent et violent nos filles avec des armes braquées sur nos têtes. Vraiment c’est triste Commissaire, contrôlez bien vos hommes.», décrie Néné Tchango, habitante de la commune de la Tshopo.
Une autre femme répondant au nom de Yvonne qui déplore également les mêmes actes enregistrés dans commune de Makiso, fait observer que la population du coin est abandonnée à son triste sort, alors que la police a la mission de protéger la population et ses biens.
«Nous savons que les voleurs de Kisangani nous ravissent nos biens de valeurs. Mais cette manière de voler à main armée et violer, n’est pas propre aux boyomais. Que les autorités jettent un regard particulier sur cette affaire et identifient leurs origines, car la femme boyomaise est entrain de perdre sa valeur. Être violée devant ses enfants, c’est plus que la mort», a-t-elle laissé entendre.
Après avoir écouté les cris de détresse de ces femmes, le Commissaire provincial de la police dans la Tshopo, François Kabeya Makosa, a pris la résolution de suspendre la participation des éléments de la police criminelle à l’opération de patrouille.
«Je suspend la participation des éléments de la police criminelle à l’opération de la patrouille jusqu’à nouvel ordre. Chaque équipe de patrouille doit présenter leur ordre de mission signé par moi-même ou mon adjoint. S’ils ne sont pas en tenue, ce qu’ils sont des criminels. Population, restez vigilante. Surveillez les voisins et alertez. Demandez aux autorités de la ville de mettre un numéro vert à votre service pour alerter en temps», a rassuré le numéro 1 de la PNC.
Depuis un certain temps, les actes du banditisme urbain sont devenus monnaie courante dans la ville de Kisangani, où les bandits armés opèrent dans plusieurs quartiers semant terreur et désolation au sein de la population.
Blanche Abossali/Kisangani