Deux personnes sont décédées et 22 autres ont été blessées, toutes des déplacées de guerre, jeudi soir, le 14 mars 2024, lors d’une pluie diluvienne qui s’est abattue sur le camp de déplacés de Bulengo, situé au quartier Lac Vert, dans la ville de Goma, au Nord-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
La pluie, qui s’est encore abattue ce vendredi à Bu- lengo, n’a pas empêché une délégation mixte du gouvernement provincial et du FONAREV de se rendre sur le terrain pour constater les dégâts du drame de jeudi soir. Aussitôt informée de cette tragédie, la délégation du Fonds national de réparation des victimes des violences sexuelles liées aux conflits et autres crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité (FONAREV), conduite par le Directeur Adjoint, Madame Emmanuella Zandi, et le gouverneur militaire du Nord-Kivu, accompagnés des membres du comité provincial de sécurité, se sont rendus sur les lieux ce vendredi 15 mars pour constater les dégâts et exprimer leur solidarité envers les familles des victimes. Aux côtés du gouverneur militaire par intérim du Nord-Kivu, sous une fine pluie, Madame Zandi a déclaré que le FONAREV s’est mobilisé afin de venir s’imprégner de la situation dans laquelle vivent les déplacés, dans le but de leur apporter un soutien indéfectible.
« Nous sommes ici dans une mission pour nous informer de vos conditions de vie et de la manière dont la situation se déroule ici, afin de vous aider comme il se doit. Nous allons vous soutenir dans les prochains jours, comme nous l’avons fait dans le camp de Kanyaruchinya. Nous avons construit des maisons pour les déplacés qui ont perdu leurs abris. Nous avons également fourni plusieurs vivres et non-vivres pour qu’ils se sentent mieux, grâce à la Fondation Denise Nyakeru. C’est pourquoi nous sommes ici pour vous apporter un message de compassion, d’espoir et d’amour« , a déclaré Emmanuella Zandi, Directeur Adjoint du FONAREV, ajoutant que l’organisation prendra en charge tous les frais des blessés.
« Nous prendrons en charge tous les blessés, mais aussi l’organisation se chargera des funérailles des victimes, et nous continuerons à vous soutenir jusqu’à ce que nous trouvions une solution à tous vos problèmes« , a-t- elle ajouté. Sur place, le gouverneur militaire du Nord-Kivu a remis 27 millions de francs congolais (10 000 USD) aux victimes de cette tempête qui a causé des dégâts.
« Sur instruction du président et du gouvernement, nous avons été appelés à descendre sur le terrain pour venir compatir avec nos com- patriotes qui sont ici de manière permanente« , a déclaré le général major Peter Chirimwami, gouver- neur intérimaire de la province du Nord-Kivu. Le site des déplacés de Bulengo, situé au quartier Lac Vert, est le plus peuplé depuis l’avènement des rebelles du M23, soutenus par le Rwanda. Il regroupe plus de 300 000 personnes ayant fui les affrontements dans les territoires de Masisi et de Nyiragongo.
Les conditions dans lesquelles vivent les déplacés demeurent très précaires. Madame Emmanuella Zandi, agissant comme une bonne mère de famille, tente de plaider pour que ces déplacés retournent dans leurs zones naturelles.
« Comme nous l’avons dit avec le gouverneur, les autorités tra- vaillent sans relâche pour que la sécurité revienne, et ensuite notre organisation fera tout son possible pour assurer leur réparation et leur bien-être. Nous avons lancé notre programme de réparation intérimaire d’urgence en faveur de nos déplacés, car nous devons les aider avant de commencer la réparation complète. Nous ferons tout notre possible pour qu’ils vivent dans la dignité », a déclaré Madame Emmanuella Zandi, directeur adjoint du FONAREV.
L’est de la République démocratique du Congo est actuellement en proie à de violents combats entre le groupe rebelle connu sous le nom de mouvement M23 et les forces gouvernementales. Depuis octobre 2023, plus de 2,5 millions de personnes ont été déplacées et des centaines d’autres ont perdu la vie, tandis que la poursuite du conflit menace de déstabiliser davantage la région. La situation humanitaire dans l’est de la RDC s’est rapidement détériorée en raison des violences actuelles.
Des milliers de civils ont été contraints de fuir leurs foyers, cherchant refuge dans des camps de déplacés surpeuplés ou dans les pays voisins. Selon les Nations unies, le nombre de personnes déplacées à l’intérieur de la RDC pourrait atteindre 6,9 millions. Les rebelles bloquent également les deux principales routes menant à Goma, par le nord et par l’ouest, empêchant le passage des produits. Les organisations humanitaires mettent en garde contre une crise humanitaire imminente, l’accès limité aux services essentiels tels que la nourriture, l’eau et les soins de santé exacerbant les souffrances des populations vulnérables.
Par la Rédaction