Une des icônes du cinéma dans le Haut-Katanga veut faire ses premiers pas dans la politique : l’artiste Rose Atibu va à la conquête de la commune de Katuba où elle s’engage à être le porte-voix de ses concitoyens.
En effet, seul le cinéma n’a jamais été une fin en soi. Après avoir excellé dans la cinématographie où elle a valablement représenté sa nation jusqu’à l’international, Rose Atibu veut également être une marque déposée au sein de la politique de son pays en s’impliquant directement dans la gestion de la chose publique. Également, comme l’a soutenu à son temps la Française Simone de Beauvoir dans Le Deuxième Sexe, « on ne naît pas femme mais on le devient », l’ambitieuse cinéaste est persuadée que la féminité n’est pas non plus une fatalité.
Elle veut apporter sa pierre à l’édifice. Là où une certaine opinion considère que la femme est uniquement bonne pour la cuisine et la maternité et qu’elle est faite pour être dominée et dirigée, madame Atibu croit dur comme fer qu’il n’est pas acceptable qu’un être humain soit soumis à un quelconque destin préétabli. Forte de toutes ces convictions, la candidate déclarée a décidé de défier tous les stigmates qui pèsent sur la femme depuis de nombreuses années, stigmates qui empêchent souvent la gent féminine de s’affirmer et de réagir aux problèmes existentiels qui rongent le pays. Rose Atibu a décidé de se lancer dans la course électorale en cours en République démocratique du Congo là que de nombreuses femmes sont restées hésitantes.
Et, elle lorgne la Katuba, en ville de Lubumbashi, dans le Haut-Katanga. Pour elle, c’est à partir de la base que le vrai changement doit s’opérer. En s’annonçant candidate aux prochaines élections municipales dans la ville cuprifère, l’ambitieuse Rose ATIBU se veut une actrice d’actes concrets et palpables. Elle ne doute pas un seul instant que le changement est possible au Congo et au Haut-Katanga, à condition que les acteurs impliqués dans la gestion des affaires publiques soient eux-mêmes le changement.
Rose Atibu se présente ainsi comme ce changement tant recherché par les Lushois, y compris tous les autres Congolais, et espère que les habitants de Katuba lui feront confiance le moment venu avec qu’elle les serve le mieux qu’elle puisse.
En plus d’être partisane d’un changement intégral de Lubumbashi, Rose Atibu se veut être le porte-étendard de tous les artistes de sa ville dont le travail a souvent été oublié par les décideurs.
« Je veux défendre les droits des artistes et tant d’autres projets et initiatives pour le développement de la province du Haut- Katanga. Ce que je préfère, c’est le terrain, les beaux discours me prennent la tête », explique-t-elle, bien décidée à ne pas faire de la politique son métier mais à s’y engager pour aider ses concitoyens
Femme-espoir
Rose Atibu est un espoir pour les Lushois de Katuba. Ce qu’elle a fait jusqu’ici pour son pays dans le cinéma est en soi une vraie réussite. Son amour et son combat pour un Congo nouveau sont notamment les valeurs qui la soutiennent dans sa démarche d’aspirer à des responsabilités politiques dans sa ville. Si certains prétentieux arrivent de nulle part, Atibu en a fait du chemin.
En effet, après avoir suivi la formation, elle débute sa carrière par le film sud- africain Cecilia’s escarp. Puis, après ses débuts tonitruants dans le monde du cinéma, Rose se décide de retourner dans son pays début 2019 afin de mettre à profit son talent pour que ses compatriotes en bénéficient. Elle a à son actif 8 à 9 films au Katanga et 4 films en dehors du pays, elle brûle d’envie d’en faire plus tout en y mettant de la qualité pour un cinéma typiquement africain.
Elle est également membre du comité exécutif, chargée des affaires sociales de l’ASBL de la Fédération Congolaise du Cinéma( FECOCI) dans le Haut- Katanga. A ce jour, elle manage son groupe cinématographique appelé International Wood.
Pour entrer en politique, elle a intégré l’AVC du ministre Budimbu, parti où elle dit avoir trouvé des valeurs.
« J’ai choisi l’AVC que dirige le ministre des hydrocarbures, Didier Budimbu, car c’est le parti où l’on trouve les meilleures idées », affirme la candidate déclarée. Malgré sa frêle silhouette, Rose ATIBU a le sens de la formule. Elle est allée prendre sa carte chez l’AVC. Pourquoi ? Parce que, d’après elle, la politique est le seul moyen de « changer la vie de milliers de personnes ».
C’est donc sur cette note qu’elle compte se lancer dans la course en prévenant qu’elle ne s’engage pas pour une politique politicienne mais pour défendre ses compatriotes.
« Le manque d’infrastructures adéquates et de partenaires capables de mettre de gros paquets sont les éléments qui mettent à mal le cinéma Congolais », dit-elle.
Elle estime, cependant, qu’il est possible avec un peu d’efforts et de volonté de changer le cours des choses en République démocratique du Congo en général et dans le Haut- Katanga en particulier.
Par MMC