La pauvreté qui ronge les provinces du Kwango et du Kwilu dans le sud-ouest de la République démocratique du Congo (RDC) a été analysée dans une thèse de doctorat soutenue mercredi à l’Université pédagogique nationale (UPN) à Kinshasa, capitale du pays.
« Notre étude porte sur la ”Régression des provinces du Kwango et du Kwilu face à leur développement et au déficit du leadership politique : défis, stratégies et perspectives (1962-2015)”. (…) Dans le cadre de cette investigation, notre attention est focalisée sur la pauvreté qui ronge ces deux provinces depuis plusieurs décennies », a déclaré le chef de travaux Wivine Pulusi, auteure de la thèse.
L’étude se propose « d’interpeller les populations à produire et à améliorer certaines pratiques productives et sociales. L’usage de nouveaux moyens de technologie pourrait renforcer la croissance d’un nouveau type de développement pour la satisfaction de tous les besoins de la communauté. Une telle étude est porteuse d’un nouvel espoir dans la mesure où elle jette les jalons d’une société libre et développée », a fait savoir la récipiendaire.
Selon elle, les populations de ces entités territoriales décentralisées endurent la souffrance « d’une façon atroce ». Mais cette souffrance, au lieu d’annihiler les opportunités des populations, doit au contraire leur servir de stimulus pour changer leurs conditions de vie, a-t-elle soutenu.
La marche vers le développement, a expliqué l’impétrante, commence à partir du moment où une communauté décide de se prendre en charge, de prendre des initiatives, de créer quelque chose pour le bien-être de celle-ci. Certaines communautés ont déjà réalisé quelques coopératives dans plusieurs domaines mais attendent des leaders pour les soutenir.
Par ailleurs, le chef de travaux Wivine Pulusi a précisé que les provinces du Kwango et du Kwilu disposent des ressources naturelles et humaines capables de propulser les populations sur les voies du développement et que leurs potentialités pourraient être utilisées pour leur émergence socio-économique afin de conclure des accords avec des partenaires nationaux et internationaux.
« Les populations de Kwango et de Kwilu ne parviennent pas à atteindre ce niveau de développement à cause du déficit du leadership politique d’assumer ses responsabilités comme agent de développement. C’est pourquoi l’apport de leaders ou acteurs politiques a une importance capitale pour cette cause », a-t-elle dit.
A cet effet, la récipiendaire a proposé des stratégies dans les domaines de la santé, de l’économie, de l’éducation, de voies de transport et de l’éthique qui peuvent les aider à atteindre le mieux-être. Elle a insisté notamment sur l’autonomisation de la population de ces deux provinces, sur leur auto-prise en charge mais également sur la contribution des leaders et des acteurs politiques au développement de leurs contrées car c’est là leur champ de bataille.
Cette thèse a valu à la candidate le grade de docteur en sciences historiques avec la mention «la plus grande distinction ».
Article tiré de l’ACP