24 ans après, certaines victimes rescapées de la guerre de six jours de Kisangani continuent d’être hantées par les souvenirs douloureux de cet événement.
La voix de plusieurs Congolais fervents de justice se fait entendre pour réclamer la réparation des préjudices causés par cet épisode, afin que la justice soit rendue en obligeant les responsables à répondre de leurs actes.
Suite à une manifestation des organisations des droits de l’homme, une Congolaise du nom d’Evelyne Ombeni, travaillant à la Cour pénale internationale (CPI) depuis 2008, a déploré le manque de transparence dans le processus d’identification et de réparation des familles des victimes.
« Il existe des fonds plus que suffisants pour mettre en œuvre des réparations nécessaires et pérennes pour les victimes des crimes des six jours de Kisangani. L’Ouganda a été tenu de verser 325 millions de dollars au gouvernement à titre de réparations », a affirmé cette juriste formée à l’Université protestante du Congo (UPC) qui a intégré cette cour comme stagiaire avant d’obtenir un poste de consultante puis celui de juriste dans l’équipe des représentants légaux des victimes dans l’affaire Thomas Lubanga.
Se posant des questions sur la destination de ces fonds et sur les bénéficiaires réels des réparations, Evelyne Ombeni exprime son inquiétude quant à la manière dont ces fonds ont été utilisés et quels ont été les résultats concrets pour les victimes. Ces interrogations soulèvent des doutes sur la gestion des fonds destinés aux réparations des victimes de la guerre.
Mme Evelyne Ombeni regrette le manque de professionnalisme et de transparence dans cette affaire, estimant que la RDC aurait dû faire preuve de plus de rigueur pour démontrer à la communauté internationale que le bien-être des victimes de guerre est une priorité gouvernementale.
Lors de ce conflit entre les militaires rwandais et ougandais en juin 2000 à Kisangani, la Cour internationale de justice (CIJ) avait ordonné à l’Ouganda d’indemniser la RDC, le Rwanda n’ayant pas reconnu sa compétence dans cette affaire.
Gédéon ATIBU