La production de manioc constitue la principale source des revenus pour la plupart de femmes et filles vivant dans les zones forestières de la province du Kasaï Central, car à travers cela elles arrivent améliorer les conditions de vie de leurs ménages.
Le manioc a une grande valeur économique pour les communautés du territoire de Dimbelenge, mais il reste sous évalué. Plusieurs femmes et filles qui s’adonnent à ce métier nous ont révélé que la vente des maniocs facilite l’augmentation des revenus de la population qui voient donc aussi un intérêt économique à protéger et à gérer durablement la forêt de Lukibu.
Dans ce coin de la province du Kasaï Central, à l’instar des activités de transformation, le maraichage constitue une source des revenus non négligeable pour les exploitations familiales. Cette culture est soutenue par un accroissement constant de la demande en fruits et légumes liée au changement de régime alimentaire (fruit de la croissance démographique, de l’amélioration des revenus de la classe moyenne…).
Les incertitudes de plus en plus grandes des productions à cause des changements climatiques contribuent davantage à faire du maraichage une activité principale de plusieurs exploitations familiales de par les revenus qu’il engendre, et sa contribution à la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans le territoire de Dimbelenge où sévit un taux élevé de l’insécurité alimentaire.
Se confiant à notre média, Méta Mbuyi Angel, âgée de 20 ans plaide auprès des autorités compétentes pour obtenir l’appui, l’engagement et l’adhésion des différents acteurs devant faciliter l’obtention et l’aménagement d’un périmètre maraîchère de 5 hectares au profit des jeunes et femmes de Dimbelenge qui parcourent actuellement de longues distances dans le but de retrouver leurs champs à cause de l’accès difficile aux terres.
« Je cultive le manioc depuis mon enfance, j’avais douze ans lorsque j’ai commencé à accompagner mes parents. Ici, ce sont les femmes et filles qui travaillent la terre. Les hommes sont plus dans la cueillette et la chasse dans nos forêts. Sur le plan économique, le manioc joue un grand rôle car étant beaucoup sollicité à Mbujimayi tout comme à Kananga. Dans notre association paysanne, nous produisons au moins 25 sacs de manioc chaque saison et les revenus nous permettent de subvenir aux besoins de nos familles. Ici, il n’y a pas d’exploitation des minerais, si vous allez au marché Munkamba, vous ne verrez que le manioc qui s’adapte à notre sol », a-t-elle expliqué.
Méta Mbuyi Angel a ajouté que les grandes difficultés sont les intrants de bonne qualité et les terres qui leur manquent, avant de faire savoir que les chefs coutumiers leur exigent beaucoup de fonds pour accéder aux terres.
Soucieuses de progresser dans ce qu’elles font, les femmes et filles de ce coin du Kasaï Central demandent à l’État congolais de leur venir en aide afin de les encourager à poursuivre leurs activités.
Jean Claude Shamois/Radio de la Femme