Sous le régime de l’UDPS, l’opposition n’a pas droit aux chapitres. Surtout pas à quelque 6 mois seulement de la prochaine présidentielle. Ces dernières semaines, les actions de probables concurrents du chef de l’Etat sont passées au peigne fin : des arrestations par ici, des intimidations multiformes par là, des interdictions par ailleurs, etc.
Pour certains analystes anti-Tshisekedi, la peur a changé de camp. Le régime qui redoute de se retrouver en face d’une opposition radicalisée et structurée travaille méticuleusement pour barrer la route à toute forme de dissidence, car l’avenir politique de Félix Tshisekedi en dépend.
Pour être clair, le quatuor Fayulu, Matata, Sesanga et Katumbi a annoncé depuis de nombreux jours qu’il serait en meeting populaire le samedi 17 juin à Kinshasa. Cependant, comme lors de la marche organisée le samedi 20 mai dernier, les autorités de la capitale viennent d’interdire la manifestation à seulement 24 h de sa tenue.
Gentiny Ngobila demande aux opposants de reporter leur meeting au 24 juin prochain, car, dit-il, une autre activité du genre est prévue à la même date, au même endroit. Pourtant, l’intention des opposants de s’adresser aux Kinois date de plusieurs jours. Comment le gouverneur a-t-il donc permis qu’une autre manifestation soit tenue à la même date que celle annoncée précédemment ?
Bien plus, à Kinshasa, le 24 juin voulu par Gentiny Ngobila est le jour prévu pour un concert chaud de l’artiste Ferré Gola. Le gouverneur tente-t-il d’amoindrir les chances de mobilisation de l’opposition à leur activité ? De la même façon qu’il a interdit la marche de mai dernier et a exigé son étouffement, il plante de même le décor d’un meeting étouffé et violenté. Pourtant, la RDC est régie par un régime d’information et non d’autorisation.
Pourquoi Gentiny Ngobila a-t-il donc si peur des opposants? En effet, la période avant la présidentielle est très déterminante pour le régime. Laisser les opposants s’afficher est un risque à ne jamais prendre. Surtout pas pour un meeting populaire qui pourrait consister à des critiques virulentes contre les actions du chef de l’Etat, ce qui pourrait changer l’avis des Kinois à voter pour le président sortant.
Par la Radio de la femme