Dans la ville de Kisantu au Kongo Central, la taxation des petits commerçants constitue de plus en plus un frein pour la majorité des habitants de classe moyenne qui sont dans le commerce de pouvoir maintenir leurs activités et d’assurer leur prise en charge quotidienne.
En RDC, deux catégories de femmes se lancent dans l’entrepreneuriat, il y a d’une part des femmes qui sont dans une petite activité par nécessité, pour joindre les deux bouts en vendant dans la rue, revendant des produits manufacturés ou de grande consommation dans leurs milieux de résidence et des petits commerces.
C’est le cas de Madame Brunelle Lukanu, une quarantaine révolue, mariée et mère de cinq enfants résidant la ville de Kisantu au Kongo Central. Elle s’est lancée dans le commerce par importation des produits manufacturés (articles d’habillement).
Avec une expérience de plus de 10, Brunelle Lukanu est l’une des femmes de référence dans le commerce d’importation des pagnes, basins riches, tissus dédicacés aux hommes et femmes. Ces produits sont importés de Cotonou au Benin où elle effectue elle-même le déplacement pour les achats.
Notre correspondante dans le Kongo Central, a rencontré lundi 13 mai cette femme ambitieuse devant son lieu de travail à Kisantu. Grâce à ce travail, elle arrive à scolariser ses enfants, et à apporter un soutien confortable à son mari dans les charges familliales. Elle dit s’y donner corps et âme en lieu et place de rester à la maison et attendre le salaire mensuel de son mari.
«Je suis très heureuse en tant femme d’être ici, devant ma boutique, où j’exerce mon commerce depuis plus de 10 ans. J’ai cinq enfants et mon mari, ce travail est un grand atout pour nous (mes enfants, mon mari et moi). Je le fais avec tout mon coeur, au lieu de rester bras croisés. Je suis dans l’importation des habits des différentes qualités, je vais surtout au Bénin achèter et revendre ici.», relate Brunelle Lukanu à notre correspondante.
Cette femme commerçante évoque plusieurs difficultés auxquelles elle est confrontée, c’est le cas d’une réglementation inadaptée et des préjugés sociaux, lourdes responsabilités familiales et le manque des financements adéquats.
«Nous sommes là car c’est notre engagement, mais je suis confrontée à plusieurs situations telles que : le prix de billet d’avion, le grospass, les taxes et impôts exagérés par les services de l’État. Les services fiscaux nous tracassent jour et nuit, ça pousse même à décider sur la fermeture de nos marchandises, mais si on ferme comment on saura se prendre en charge», déplore Brunelle Lukanu.
C’est pourquoi elle pense que les femmes entrepreneurs qui cherchent à développer leur activité devraient bénéficier d’une aide ciblée pour lever les obstacles juridiques, institutionnels et financiers auxquels elles se heurtent. L’occasion pour elle, de lancer un appel aux autorités compétentes pour la réglementation du secteur.
«Nous avons des femmes ambitieuses et qui travaillent durement, malheureusement certaines ont abandonné à cause des tracasseries de la part des services fiscaux. C’est pourquoi nous lançons un cris d’alarme aux autorités de nous écouter, nous ne refusons pas de payer les taxes mais on doit quand même faire la part de chose, nous alléger la tâche avec un montant que nous pouvons payer sans difficile. Cela va nous permettre de rester constante et de bien travailler.», a plaidé cette femme commerçant résident la ville de Kisantu dans le Kongo Central.
Dans cette partie de la RDC, les femmes se sont en majorité investies dans le petit commerce d’importation afin de subvenir aux besoins de leurs familles, mais rencontrent plusieurs difficultés. Face aux difficultés certaines abandonnent, et cela préjudicient l’économie de plusieurs foyers dans un environnement où l’accès à l’emploi reste un casse-tête.
Ariel Nkumpa