Les joutes électorales pointent inexorablement à l’horizon de la politique rdcongolaise ; le moment est certainement différemment vécu au sein de l’opinion.
Certains perdent le sommeil accaparés par le souci de se hisser au sommet de l’Etat ; d’autres se torturent le méninge en quête d’astuces pour garder la bride. De bonne guerre, pourrait-on réagir d’autant que l’exercice est pareil sur l’ensemble de la planète.
Une seule différence : sous des cieux démocratiques, les règles du jeu sont de stricte observance par les principaux acteurs.
En RDC, par exemple, le climat politique s’est brutalement dégradé ces derniers jours avec à la clé, un déchainement de violence contre les acteurs de l’opposition. Dégradation notée par tous, et que des partenaires extérieurs du pays n’ont de cesse dénoncée. Alors que dans le même contexte, les violons sont loin de s’accorder sur le travail du bureau de la Centrale électorale censée départager les acteurs politiques.
La confrontation allant crescendo, l’Union Européenne vient de serrer la vis, en brandissant des sanctions contre toute personne désireuse de torpiller le processus électoral en cours.
Au regard de l’importance qu’accorde la communauté internationale à cet acquis démocratique, l’Union Européenne se dit prête « à répertorier toute personne faisant obstacle à une solution consensuelle et pacifique en vue d’élections en RDC ».
Les sanctions viseraient aussi toute personne « impliquée dans de graves violations ou abus des droits de l’homme, ainsi que les personnes responsables de l’entretien du conflit armé, de l’instabilité et de l’insécurité, ou de l’incitation à la violence ».
Le Conseil est également prêt à dresser la liste de ceux qui exploitent la situation fragile de la RDC, notamment par l’exploitation ou le commerce illicite des ressources naturelles et de la faune ».
Il est notoire que depuis le déclenchement des actions de l’opposition, le pouvoir s’est distingué par des actions de violence (même sur mineur) et de répression dénoncées et réprouvées par tous.
Les Etats-Unis, la France, l’Union Européenne ont régulièrement appelé à un libre-parcours à l’expression démocratique. D’autant que les « dérives » actuelles jetaient du plomb sur la possibilité de campagne électorale équitable et apaisée. Quand des acteurs politiques sont interdits d’accès à d’autres entités territoriales du pays, le doute est bien permis quant à la possibilité d’une campagne à étaler sur l’ensemble du territoire national.
Une coïncidence, pas innocente, les menaces de l’Union Européenne intègrent la radiation de la liste des sanctions Kalev Mutondo et Emmanuel Shadary.
L’ancien patron des renseignements sous Joseph Kabila et le dauphin de l’actuel sénateur à vie étaient reprochés, avec certains autres cadres du FCC, de violation des droits humains par la communauté internationale. Leur sonne un avertissement à prendre au sérieux par les gestionnaires actuels de la res publica. Selon les prescrits des droits de l’homme et les conventions universelles, c’est au pouvoir qu’incombe en priorité le devoir de maintenir ou d’assurer l’ordre au pays, d’assurer la protection des citoyens sans la moindre distinction. Vu sous cet angle, l’élargissement des deux proches de l’ancien président Joseph Kabila, cache mal l’avertissement d’un divorce en l’air entre la communauté internationale et le régime en place appelé à réajuster le tir. Dans la bonne direction. A prendre au sérieux !
Par la Radio de la femme