Depuis janvier 2025, un nombre important de consultations des femmes victimes et survivantes des VBG ont été enregistrées dans les structures soutenues par MSF au Nord-Kivu et au Sud-Kivu.
« Le contexte dans cette région a changé, mais pas la problématique des violences sexuelles, dont les femmes sont majoritairement les premières victimes », explique François Calas, responsable des programmes MSF au Nord-Kivu. Les violences sexuelles demeurent une urgence médicale qui exige une action immédiate.
Alors que les camps de personnes déplacées qui accueillaient plus de 650 000 personnes à Goma ont été démantelés en février 2025 après la prise de la ville par le M23/AFC, les équipes MSF continuent de prendre en charge chaque jour des dizaines de victimes de violences sexuelles dans les structures sanitaires dans et autour de la ville.
Entre janvier et avril 2025, près de 7 400 victimes et survivantes y ont été prises en charge par MSF. À une vingtaine de kilomètres à l’ouest de la ville, dans la petite localité de Saké, plus de 2 400 victimes et survivantes ont également été prises en charge sur cette même période.
Depuis le démantèlement des camps, un grand nombre de femmes déplacées n’ont pas pu ou pas voulu regagner leur village d’origine et se retrouvent souvent seules avec leurs enfants.
« Nous recevons beaucoup de femmes victimes d’abus dans ou autour des maisons de familles d’accueil ou des centres d’hébergement communautaires », ajoute François Calas. « Bien souvent, elles sont contraintes à des actes sexuels en échange d’un logement. Où qu’elles soient, elles ne sont en sécurité nulle part ».
Comme c’est le cas depuis des années, la grande majorité des agressions rapportées par les victimes en 2025 ont été commises sous la menace d’une arme, par des individus difficilement identifiables en raison de la multiplicité des porteurs d’armes, civils ou militaires, de la prolifération des armes, et de l’insécurité persistante.