Débutée le 19 novembre 2023, la campagne électorale a pris une autre allure. Partout où les candidats ou leaders politiques se déploient pour battre campagne, ils ne ratent pas l’occasion de tomber des attaques personnelles.
Le 6 décembre dernier lors de son meeting au terrain municipal de Masina à Kinshasa, le président du Mouvement de Libération du Congo (MLC), Jean-Pierre Bemba, s’en est ouvertement pris au Dr. Denis Mukwege pour s’être engagé de réparer le Congo une fois élu président de la République à la date du 20 décembre.
« Une personne qui a été honorée par divers titres et récompenses occidentales en tant que réparateur des femmes, pense désormais qu’il peut être candidat à la présidence de la République. En exerçant son travail de réparation des femmes dans les salles d’opération, il semble maintenant considérer que la République Démocratique du Congo est devenue une salle d’opération », a indiqué Jean-Pierre Bemba critiquant Mukwege, également candidat à la présidentielle.
En effet, ces propos ont provoqué une vague de colères et d’indignations au sein de l’opinion nationale. Les structures et organisations féminines, œuvrant dans la défense des droits des femmes, ont réagi à cette déclaration appelant ce membre du Presidium de l’Union Sacrée de la Nation et tous les protagonistes à batailler à travers les programmes de gouvernance sans impliquer les victimes de guerre.
« Les corps des femmes ne sont pas le terrain de bataille électorale, les corps des Femmes congolaises ont été détruits par manque de sécurité, battez-vous par les programmes pour convaincre les congolais »,a indiqué Mme Julienne Lusenge, activiste de renommée internationale qui œuvre pour la défense des femmes et des droits, mais également directrice du Fonds pour les Femmes Congolaises.
Selon l’avis de plusieurs observateurs, la campagne électorale de 2023, axée sur les attaques contre X ou y candidat, est de plus en plus médiocre contrairement à celle de précédents cycles électoraux.
Il sied de rappeler que Félix Tshisekedi, chef de l’État et candidat à sa propre réélection, est le premier à monter sur ses grands chevaux en traitant Moïse Katumbi, ex- gouverneur du Katanga, et Denis Mukwege, Prix Nobel de la Paix 2018 de « candidats des étrangers».
Par Gédéon ATIBU