La République Démocratique du Congo a pris la décision historique d’organiser des élections municipales dans le but de stimuler le développement à la base à travers le pays.
Après l’annonce des résultats des élections du 20 décembre 2023 par la CENI, la joie a rapidement laissé place à la tristesse et à la difficulté. En effet, des conseillers communaux dans les 26 provinces du pays ont exprimé leur indignation face aux conditions de travail difficiles et aux discriminations dont ils se disent victimes. Ils soulignent notamment le non-paiement de leurs émoluments et des frais d’installation et de fonctionnement de leurs organes respectifs, auxquels ils ont droit selon l’article 10 de la loi organique régissant les entités territoriales décentralisées et leur assurant indépendance et dignité.
« Ce sont les conseillers communaux qui se cotisent pour l’organisation des plénières. Tout ceci nous laisse dans le doute et nous nous demandons quel travail allons-nous imprimer pour nos populations qui ont soif de nous voir à l’œuvre, et qui attendent beaucoup de nous », ont-ils déploré.
Ils s’interrogent sur la discrimination sociale et politique à laquelle ils sont confrontés alors qu’ils ont été élus en même temps que les députés nationaux et provinciaux, après une campagne électorale éprouvante.
Dans leur lettre, ils demandent au Président de la République, en tant que garant du bon fonctionnement des institutions, d’intervenir pour éliminer cette discrimination qui nuit à la cohésion politique du pays. Ils demandent également au président de l’Assemblée nationale de réviser le budget national de 2024 pour inclure la prise en charge des conseillers municipaux, et au Premier ministre à ajuster sa politique salariale pour ces conseillers ainsi que les frais de fonctionnement de leurs bureaux.
Ils attendent des réponses de la part du gouvernement congolais à leurs revendications, se sentant dans l’incertitude après avoir démissionné de leurs précédentes fonctions conformément à la loi qui impose cette démarche à tous en cas d’un mandat électif.
Gédéon ATIBU