Les tensions et agitations sont montées d’un cran au lendemain de la rencontre à Kingakati entre les caciques du Front Commun pour le Congo et l’Autorité morale de cette plateforme politique.
Près de cinq ans après son départ du pouvoir, Joseph Kabila se dit victime d’un complot ourdi contre sa personne monté par le pouvoir en place, qui lui prête des intentions malveillantes.
L’ancien chef de l’Etat se trouve dans l’obligation de sortir de sa retraite politique en vue de sauver le pays qui est en train de tanguer sérieusement. Imperturbable, taiseux, stratège, Joseph Kabila l’a toujours été, mais sa tranquillité dont il a jouit depuis qu’il s’est retiré de la politique pour se confiner dans sa ferme de Kingakati, tend à être menacée, confient plusieurs sources à notre rédaction.
Joseph Kabila regrette ce jour…
Le raïs Joseph Kabila regrette amèrement la date du 24 janvier 2019, le jour où la RDC a vécu sa première alternance politique sous les projecteurs du monde. En effet, trois siècles plus tard, les mots de l’écrivain Hannah Arendt résonnent encore.
« Politiquement, la faiblesse de l’argument du moindre mal a toujours été que ceux qui choisissent le moindre mal oublient très vite qu’ils ont choisi le mal ».
D’aucuns estiment que Joseph Kabila s’en aperçoit aujourd’hui raison pour laquelle il a jugé défendable de sortir de sa retraite, de s’organiser tout en assurant ses arrières.
Qui dérange ?
Plus Joseph Kabila reste étrangement atonne dans son opposition à Tshisekedi, plus il reste dangereux étant donné que l’on ne sait pas exactement le cerner, le pénétrer et le comprendre pour mieux le contrôler.
Le congrès du parti, qui devrait se tenir l’an dernier, a été reporté sine die, laissant les militants suspendus à une décision du chef qui ne vient pas.
En effet, après avoir cultivé son image de « gentleman-farmer » en apparence en retrait de la vie politique, certains de ses proches collaborateurs observent désormais, non sans une certaine appréhension, le « raïs » se radicaliser.
Ce qui ravive au sein de la diplomatie occidentale les craintes, mais aussi les fantasmes sur de prétendus desseins de recours à la force par l’ancien président qui reste toujours aussi énigmatique et taiseux. Il entretient et subit une réputation d’ancien « maquisard », dont la pensée politique n’exclurait par le recours aux groupes armés et la gestion de foyers de tension. Ce que ses proches démentent catégoriquement.
De ce point de vue, l’on est en droit d’affirmer que Joseph Kabila fait peur à Tshisekedi. Ce dernier, par stratégie politique, remue ciel et terre pour se débarrasser de tous ses adversaires et détracteurs politiques en leur attribuant des plans de déstabilisation des institutions de la république.
« Une provocation de plus qui ne passera pas », prévient une source sous le sceau de l’anonymat, qui annonce une réplique proportionnelle de Joseph Kabila dans les tout prochains jours.
Il est clair comme l’eau de roche qu’entre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila, c’est une guerre et non un duel à distance. Sans nul doute, les amis d’hier sont devenus protagonistes dès lors que l’accord de coalition gouvernementale a cessé d’exister en décembre 2020.
Nombre d’observateurs craignent une suite catastrophique des événements aussi longtemps que les opposants et dirigeants ne regarderont pas dans la même direction pour l’intérêt général de la Nation.
Par Gédéon ATIBU